Comme un malheur n'arrive jamais seul, depuis maintenant 19 ans, le Grand Prix de Formule 1 de Montréal est immédiatement suivi d'une autre infection parasitaire, plus discrète, mais tout aussi virulente : le Forum économique international des Amériques, aussi connu sous le nom de Conférence de Montréal.
Ce rendez-vous annuel de parasites capitalistes, invités privilégiés de Power Corporation, et dont la création a coïncidé avec celle de l'Organisation mondiale du commerce, a la réputation peu enviable d'être le « Davos des Amériques ».
« La Conférence de Montréal a pour mission de développer la connaissance des grands enjeux de la mondialisation des économies en mettant l’accent sur les relations entre les Amériques et les différents continents. Le forum vise aussi à faciliter les rencontres pour développer les échanges internationaux et les occasions d'affaires. »
Chaque année, Montréal est ainsi envahie par des centaines de crosseurs d'envergure internationale : directeurs de banques centrales, ministres des finances, capitaines d'industrie, haut-fonctionnaires serviles, barons de la finance, grosses têtes des institutions financières supranationales (Banque mondiale, FMI, OCDE, etc.) et toute une brochette de profiteurs de la même crasse.
D'année en année, ces misérables sangsues profitent (littéralement !) du fait que cette grand-messe passe sous le radar pour décider à huis-clos des lignes directrices de l'exploitation mondiale capitaliste.
Dans le cadre de la campagne "Ostie de crosseurs!", la CLAC se paie un deux-pour-un en juin, un package deal Grand Prix / Conférence de Montréal !
Consultez le bestiaire des ostie de parasites de la Conférence de Montréal !
Ou lisez ci-dessous :
- La Conférence de Montréal : la guerre des classes, c'est icitte que ça se passe !
- Fiche signalétique du Clan Desmarais et Power Corporation, une ostie d’gang de crosseurs !
- Fiche signalétique de John Manley, président et chef de la direction, Conseil canadien des chefs d'entreprise (CCCE)
- Fiche signalétique de José Angel Gurria, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
- Fiche signalétique de Jean-Claude Trichet, Gouverneur honoraire de la Banque de France ; ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) ; actuel président du Groupe des Trente ; actuel président du groupe européen de la Commission trilatérale et président de l'Institut Bruegel
- Fiche signalétique de Pascal Lamy, Directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ; ancien directeur général du Crédit lyonnais, ancien commissaire au commerce de la Commission européenne (CE)
- Fiche signalétique de Christophe de Margerie, PDG de TOTAL
- Fiche signalétique de Arnaud Soirat, Président et chef de la direction, métal primaire, Rio Tinto Alcan
- Fiche signalétique de Kenneth Rogoff, Économiste américain ; ancien économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI)
La Conférence de Montréal : la guerre des classes, c'est icitte que ça se passe !
C'est ben platte à dire, mais les 8 % les plus riches du monde s'accaparent 50 % de l'ensemble des revenus à l'échelle planétaire. Et c'est pas les crinquéEs de la CLAC qui le disent, mais Branko Milanovic, un des économistes en chef de la Banque mondiale et un prétendu « spécialiste des inégalités ». Et comme l'inégalité des richesses est toujours plus grande que l'inégalité des revenus, il n'est pas farfelu d'estimer que les 1 % les plus riches possèdent grosso modo 50 % de l'ensemble des richesses personnelles à l'échelle mondiale1.
Les statistiques de ce genre ne datent pas d'hier. Cette tendance lourde aux inégalités globales a brutalement marqué le ressac néolibéral qui se fait sentir depuis les années 1980, et notamment par la poussée vers ce qu'on a appelé « la mondialisation des marchés ». Bien sûr, l'inégalité est un principe fondamental du régime capitaliste depuis ses origines, mais sa dernière incarnation, la globalisation, a repoussé toutes les limites de l'indécence, de l'indignité et de l'injustice.
Et comment diable en sommes-nous arrivéEs à cette situation désastreuse ? Eh bien, pour s'en donner une idée, il suffit d'observer (ou d'imaginer, puisque ces rencontres se déroulent pour l'essentiel loin des yeux et des oreilles du monde ordinaire) ce qui se passe derrière les portes des grand-messes de la mondialisation, telles que le Forum économique mondial (FEM, Davos) ou le Forum économique international des Amériques (FEIA), aussi connu sous le nom de Conférence de Montréal.
Ce party annuel de crosseurs internationaux se veut justement une espèce de pendant américain du FEM. Créé en 1994, incidemment l'année de la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), le FEIA a pour mission de « développer la connaissance des grands enjeux de la mondialisation des économies en mettant l’accent sur les relations entre les Amériques et les différents continents. Le forum vise aussi à favoriser l’échange d’information, promouvoir la libre discussion autour de grands enjeux économiques actuels et faciliter les rencontres pour développer les échanges internationaux [...]2 ». Aussi bien dire « pour organiser en catimini la mondialisation capitaliste au service des riches et des puissants ».
Bien sûr, cette mission vaguement définie est assortie de vœux pieux relatifs à un « développement économique international plus équitable et plus sensible aux réalités spécifiques des différentes régions du monde », mais, curieusement, cet aspect des choses semble toujours, de plus en plus, faire défaut à la mondialisation après 19 ans de Conférences de Montréal... alors que les « échanges internationaux », eux, se « développent » en tabarnak !
On ne s'étonnera pas d'apprendre que FEIA est une idée originale du ponte libéral Gil Rémillard et est présidé par la famille Desmarais (Power Corporation), le plus important nid de crosseurs capitalistes au Québec et parmi les plus importants au monde (voir la fiche signalétique du Clan Desmarais).
C'est ainsi que chaque année au mois de juin (curieusement, toujours juste après le Grand Prix de Formule 1...), plusieurs centaines de grosses pointures du système capitaliste mondial, banquiers, présidents d'institutions économiques et financières internationales, ministres des Finances, hauts fonctionnaires et autres parasites du milieu des affaires, convergent sur Montréal pour se la couler douce en semblable compagnie et déterminer, bon an mal an, le cours de la mondialisation capitaliste.
Les adeptes de théories du complot se cassent le pompon et font de la haute pression en s'imaginant des cabales secrètes, Illuminati et autres lézards de l'espace conspirant pour établir un Nouvel ordre mondial. Mais la grosse gammick n'a rien de secret ! Pas besoin non plus d'aller chercher bien loin pour en débusquer les acteurs : les pourris qui courent les réunions du Groupe Bilderberg, de la Commission trilatérale, du Conseil des Trente, du Council on Foreign Relations et autres think tanks plus ou moins nébuleux sont exactement les mêmes que l'on retrouve sur la liste des conférenciers de la Conférence de Montréal, du FEM, du FMI, etc. Ce sont les élites économiques nationales et supranationales qui mènent le bateau.
Cette gammick se déroule directement sous nos yeux et son nom est « capitalisme ». Le soi-disant Nouvel ordre mondial n'est rien d'autre que la bataille décisive de ce que les révolutionnaires anarchistes et communistes appellent depuis bientôt 200 ans « guerre des classes ».
Il n'en tient qu'à nous de les éradiquer...
Si la solution au conflit n'est pas sans difficulté, la recette en est assez simple. C'est la même depuis toujours : éducation, révolution, reconstruction.
Nous devons en premier lieu dénuder l'empereur. Nommer les crosseurs, les identifier, dresser la liste de leurs forfaits, les suivre à la trace et mettre leurs plans en déroute. Il faut démystifier leurs « expertises », déconstruire leurs mécaniques, les déboulonner, les dérouter, les décâlisser en bas de leurs grands chevaux. Ce n'est qu'en nous les rendant familiers, en les connaissant intimement, en les talonnant partout où ils vont que nous pourrons briser leur influence et les révoquer définitivement.
Assurons notre propre éducation politique : ne dépendons pas des institutions qu'ils mettent en place et développons nos propres mécanismes de partage de connaissances et de compétences.
Sachons reconnaître les forces en présence. Sachons où nous sommes fortEs, et où nous ne le sommes pas, à commencer par reconnaître que nous avons la force du nombre, pourvu que nous soyons capables de nous trouver et de nous unir.
Il faudra ensuite prendre tous les moyens nécessaires pour changer les choses radicalement. Ne nous faisons pas d'illusions : le capitalisme total est une tyrannie, et aucun tyran n'a jamais été défait par des moyens strictement pacifiques. Il faut s'attendre à une résistance farouche. Mais la révolution totale est la seule solution en face de la tyrannie totale. Tenons-nous-le pour dit, et développons nos moyens en conséquence. De dures années sont devant nous.
Et finalement, il faudra tout reconstruire. Le capitalisme détruit tout, et avant que nous ayons su et pu arrêter sa course, il aura encore beaucoup détruit. Développons donc aujourd'hui les moyens de construire des communautés saines et viables, anti-autoritaires, égalitaires, écologiques et respectueuses de l'environnement. Des communautés vivantes à l'image d'une humanité positive. Inspirons-nous des modèles, des systèmes passés, certes, mais ne nous y limitons pas. Ne nous limitons à aucun système. Inventons l'avenir qui convient à nos plus belles aspirations.
Nous pouvons le faire. À condition de commencer aujourd'hui le processus réparateur.
Et le premier pas est de reconnaître les parasites qui pourrissent nos vies.
Ils sont là, devant nous. Il n'en tient qu'à nous de les éradiquer...
1- http://bit.ly/Zla1bD
2- http://forum-ameriques.org/montreal/mission
Fiche signalétique du Clan Desmarais
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Fiche signalétique de John Manley,
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Fiche signalétique de José Angel Gurria,
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Fiche signalétique de Jean-Claude Trichet,
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Fiche signalétique de Pascal Lamy,
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Fiche signalétique de Christophe de Margerie,
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Fiche signalétique de Arnaud Soirat,
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Fiche signalétique de Kenneth Rogoff,
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