Hier soir le 23 avril, le conseil de ville de Montréal a décidé de maintenir le règlement anti-manifestation P-6. Ce n'est pas à l'hôtel de ville que le P-6 sera défait, mais plutôt dans la rue par notre défiance et notre désobéissance.
78 groupes communautaires ont déjà endossé la déclaration ci-bas, statuant clairement qu'ils ne négocieront pas leur trajet de manifestation avec la police. Nous encourageons les autres organisations communautaires à faire de même.
SVP partagez cette déclaration avec les organisations dans votre localité. Envoyez-nous l'endossement de nouveaux groupes à info@clac-montreal.net
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Solidarité contre la répression policière à Montréal : Nous ne nous soumettrons pas au règlement municipal P-6
Avec cette déclaration publique, nous affirmons notre opposition au règlement P-6 : nous continuerons de manifester sans négocier l'itinéraire avec la police et nous contesterons systématiquement toute contravention en vertu de ce règlement.
Ces dernières années ont été marquées par une escalade de la répression policière à Montréal. Au moment où le nombre des mouvements politiques qui prennent la rue d'assaut augmente sans cesse, les manifestations se voient attaquées plus brutalement et plus arbitrairement que jamais. Bâtons rétractables, matraques, lacrymogènes, poivre de Cayenne et balles de plastique ; de plus en plus, nos camarades subissent des arrestations de masse, sont brutaliséEs, humiliéEs, prisEs en souricière et, dans plusieurs cas, gravement blesséEs.
Dans ce contexte d’escalade répressive le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) emploie une nouvelle pratique : arrêter les manifestantEs avant même qu’ils et elles puissent se regrouper pour manifester. À trois reprises au cours de la même semaine (le 15 mars lors de la Journée internationale contre la brutalité policière, le 18 mars avant la manifestation nocturne et le 22 mars lors de la manifestation pour le premier anniversaire des manifestations étudiantes du 22 de chaque mois) le SPVM a mis un terme aux manifestations avant même leur commencement en encerclant les manifestantEs avec l’anti-émeute et en les arrêtant en masse, par centaines. Un des objectifs évidents de la police est d'effrayer les potentiels manifestantEs pour les dissuader de reprendre la rue.
Puisque le SPVM ne peut se permettre de faire ces arrestations préventives en vertu d'accusations criminelles ; (aucun motif légal ne lui permet de le faire) il a recours au règlement municipal P-6 qui rend toute manifestation illégale si aucun itinéraire n'a été communiqué d'avance à la police. Une infraction au règlement municipal n’est pas criminelle ; c’est un peu l’équivalent d’une contravention de stationnement. Toutefois, une infraction au P-6 donne lieu à une contravention de 500 $ (637 $ avec les frais) pour une première offense dans le contexte d’une manifestation.
Le règlement P-6 interdit « de gêner le mouvement, la marche ou la présence des citoyens qui utilisent également le domaine public à cette occasion. » Comment peut-on prendre la rue sans gêner la circulation routière ou piétonnière ? De plus le P-6 ordonne non seulement de communiquer notre itinéraire, mais suppose de demander l'approbation de notre trajet à la police. Cela équivaut à donner à la police le pouvoir arbitraire de refuser notre trajet si celui-ci est jugé potentiellement trop perturbateur et ainsi d'empêcher notre passage devant un lieu choisit comme « cible » politique.
Nous refusons de négocier avec la police notre liberté d'expression, notre droit de manifester et notre droit de perturber l'ordre social, politique et économique en place, que nous considérons profondément injuste et illégitime.
Une partie de la responsabilité de répondre à cette répression nous incombe, en tant que mouvements populaires et organisations communautaires autonomes. Il n’existe aucune obligation de fournir à la police un itinéraire et le SPVM en particulier, qui abuse impunément de son autorité, ne mérite aucune collaboration de notre part. Au contraire, nous devons nous responsabiliser les unEs vis-à-vis les autres, et vis-à-vis les mouvements sociaux auxquels nous appartenons. Nous avons toujours eu et auront toujours le droit légitime de manifester spontanément, et ce, avec des itinéraires de notre choix, qui reflètent nos besoins et revendications.
Face à la répression policière, reprenons la rue, arméEs d'entraide et de solidarité.
Ce message est endossé par :
1. La Convergence les luttes anticapitalistes (CLAC)
2. Anarchopanda pour la gratuité scolaire
3. Action Anti-Raciste / Anti-Racist Action (ARA)
4. Alliance des étudiants et étudiantes en beaux-arts à Concordia (FASA) 5. Apatrides anonymes
6. Artivistic
7. Assemblée populaire et autonome de Centre-Sud (APAQ Centre-Sud) 8. Assemblée populaire et autonome de Hochelaga-Maisonneuve
(APAQ-Hochelaga)
9. Assemblée populaire autonome de Montréal (APAM)
10. Assemblée populaire et autonome du Plateau Mt-Royal (APAQ-Plateau) 11. Assemblée populaire et autonome de Villeray (APAQ-Villeray)
12. Association des EmployéEs OccasonielLEs de l’Universite de McGill (AEOUM) / Association of McGill Univeristy Support Employees (AMUSE) 13. Association étudiante de service social de l’Université de Montréal (AÉSSUM)
14. Association facultaire étudiante des arts (AFEA-UQÀM)
15. Association facultaire étudiante de science politique et droit (AFESPED-UQÀM)
16. Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH-UQÀM) 17. Association pour la liberté d’éxpression (ALÉ)
18. Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
19. La Belle Époque
20. Centre Social Autogéré (CSA)
21. Centre de travailleurs et travailleuses immigrants (CTI)
22. Centre des femmes d’ici et d’ailleurs
23. Centre des femmes de Laval
24. Centre des femmes de Verdun
25. Centre for Gender Advocacy
26. Cinema Politica Concordia
27. Coalition Justice pour les victimes de bavures policières
28. Collectif de la Marche des lesbiennes de Montréal / Montreal Dyke March Collective
29. Collectif opposé à la brutalité policière (COBP)
30. Collectif de solidarité anti-coloniale / Anti-Colonial Solidarity Collective
31. Collectif les Sorcières
32. Collectif Volatile Works
34. Comité logement Ahuntsic-Cartierville
35. Comité logement Ville-Marie
36. Council of the Education Graduate Students’ Society (McGill
University)
37. La Cuisine du peuple
38. CKUT Steering Committee
39. CUTV News Collective
40. Dignidad Migrante
41. L’Ensemble de l’insurrection chaotique
42. Les Frères et Soeurs d’Émile-Nelligan
43. Front d’action populaire pour le réaménagement urbain (FRAPRU) 44. Graduate Student Association (GSA) at Concordia
45. Greenpeace au Québec
46. Guet des Activités Paralogiques, Propagandistes et Antidémocratiques (GAPPA)
47. Independent Jewish Voices-Montreal
48. Justice climatique Montréal / Climate Justice Montreal
49. Maille à Part
50. Midnight Kitchen at McGill
51. Montréal-Nord Républik
52. M.O.U.S.T.A.C.H.E.S. (Mouvement Or(i)gasmique Ultra Subversif de Théorie et d’Action Contre l’Hétéronormativité Et le Sexisme)
53. Mouvement Action Chômage de Longueuil
54. Mouvement Action-Chômage de Montréal
55. Mouvement Action Justice (MAJ)
56. 99%Media
57. Organisation populaire des droits sociaux de la région de Montréal (OPDS-RM)
58. Parti communiste révolutionnaire (PCR)
59. Parti communiste du Québec (PCQ)
60. People’s Potato at Concordia
61. Personne n’est illégal / No One Is Illegal-Montréal
62. P!NK BLOC Montréal
63. La Pointe Libertaire
64. POPIR-Comité Logement
65. Profs contre la hausse
66. Projet Accompagement Solidarité Colombie (PASC)
67. Projet De violence et d’intimidation
68. QPIRG Concordia
69. QPIRG McGill
70. Radical Reference Montreal
71. RadLaw McGill
72. Ras-le-bol, soupe populaire de l’UQÀM
73. R.A.S.H. Montréal
74. Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ)
75. Réseau de la Commission populaire / People’s Commission Network 76. Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)
77. Résistance citoyenne de Québec
78. Société Bolivarienne du Québec
79. Solidarité sans frontières
80. Stella
81. Student Print Association at Concordia
82. Syndicat des étudiant-e-s employé-e-s de l’UQÀM (SÉTUE)
83. Syndicat étudiant du Cégep de Marie-Victorin (SÉCMV)
84. Tadamon!
85. Union communiste libertaire (UCL)
86. Université Populaire des Sciences de l’Information (UPopSi)
(Si votre groupe endosse aussi cette déclaration, veuillez communiquer avec nous à l’adresse suivante : info@clac-montreal.net)
Avez-vous reçu un ticket à la manif anti-P6 du 5 avril ? Si c'est le cas, voici ce que vous pouvez faire :
- Assurez-vous de plaider « non coupable » sur votre ticket.
- Dans la partie de la contravention qui vous demande votre version de l'évènement, demandez à obtenir la divulgation complète de la preuve.
- N'écrivez PAS votre version des évènements sur la contravention.
- Postez-le à la Cour municipale de Montréal dans les 30 jours.
- Contactez le Comité de soutien juridique de la CLAC (defense@clac-montreal.net) pour que nous puissions rester en contact avec vous.
Le Comité de soutien juridique de la CLAC discutera prochainement d'une contestation du règlement en collaboration avec d'autres groupes alliés.