Le 4 août 2012, Montréal -- En mars dernier, la Convergence des luttes anticapitalistes avait signé une déclaration d'appui aux actions de perturbation économique coordonnées par les étudiantes et étudiants en grève pour faire valoir leurs revendications (http://www.clac-montreal.net/mars_2012). Cinq mois plus tard, alors que la « crise étudiante » s'est transformée en véritable crise sociale et que la prochaine bataille de ce conflit épique est sur le point de s'engager, la CLAC réitère son appui aux actions de perturbation, d'occupation et de blocage prévues pour la rentrée.
InspiréEs par le courage et la ténacité des étudiantes et étudiants du Québec, nous répondons positivement et relayons l'appel crucial à « bloquer la rentrée » (http://bloquonslarentree.com/) dès le 13 août.
Dans le contexte piégé de la tromperie électorale, les invitations à la trêve et les incitations à voter «stratégiquement», ou « avec son cœur », ont déjà commencé à se multiplier. Mais qu'on choisisse ou non de participer au cirque électoral, ce serait une erreur fatale pour le mouvement de grève de baisser la garde et de se laisser pacifier à ce stade-ci du conflit. N'oublions pas que ce sont les moyens d'action directe qui ont permis au mouvement étudiant d'établir un véritable rapport de force avec l'État. C'est la multiplication quotidienne des manif-actions, blocages, piquets et occupations qui a donné à cette grève l'ampleur historique qu'on lui reconnaît aujourd'hui. Comme nous l'avions prévu, c'est l'attitude de confrontation propre à la tactique de grève générale qui aura permis d'ouvrir de nouveaux espaces démocratiques, de réunir différents secteurs de la société et d'exposer les liens qui s'imposent entre plusieurs enjeux cruciaux (éducation et néolibéralisme, développement industriel et colonialisme, corruption politique et déficit démocratique, etc.)
Tout comme nous ne croyons pas aux négociations polies et aux opérations de lobbyisme auprès d'un gouvernement néolibéral clairement défini par sa corruption et sa malhonnêteté, nous ne croyons pas que de remplacer la clique de crosseurs au pouvoir permettra de résoudre les problèmes fondamentaux auxquels nous sommes collectivement confrontéEs. Se contenter de jouer le jeu de la démocratie représentative, c'est abdiquer son pouvoir politique tout en légitimant un système profondément illégitime.
Les faiseurs d'opinions de la droite ont pourtant raison sur un point : la lutte contre la hausse des frais de scolarité n'est qu'un prétexte. Ce contre quoi les radicaux se battent, ici comme ailleurs, hier comme aujourd'hui, c'est le système capitaliste dans son ensemble. L'insidieuse imposition de mesures néolibérales, telles que la marchandisation de l'éducation, en l'occurrence, n'est qu'une manifestation de la logique d'apartheid global qui déchire le monde : la logique de la guerre des classes. Le seul langage que les riches et leurs larbins comprennent, c'est la furieuse insurrection de celles et ceux qu'ils soumettent à leur violence continuelle. D'où l'importance de maintenir la pression en retournant sur les lignes de piquetage le 13 août. Faisons comprendre aux élites politiques et économiques du pays qu'ils ne se débarrasseront pas de nous avec quelques coups de baguette magique.
Nous réitérons donc notre appui aux étudiantes et étudiants en lutte et leur reconnaissons le droit inaliénable de déterminer la direction de leur propre mouvement. Mais nous espérons de tout cœur qu'elles et ils ne succomberont pas aux tentatives de récupération et de pacification qui ne manqueront pas de venir interférer avec leur processus démocratique.
D'une manière ou d'une autre, les militantEs anticapitalistes seront du côté des celles et ceux qui feront le choix de bloquer la rentrée.
En solidarité,
la Convergence des luttes anticapitalistes de Montréal (CLAC-Mtl)
www.clac-montreal.net