L'OTAN pousse le gouvernement canadien à augmenter ses dépenses militaires
L'OTAN étant une alliance militaire, pour s'y maintenir, les pays se doivent d'avoir de grandes dépenses militaires. L'OTAN fait donc pression sur le gouvernement canadien pour qu'il augmente ses dépenses militaires à 2% de son PIB, c'est-à-dire d'augmenter ses dépenses militaires à 55 milliards de dollars. Ceci survient alors que la volonté de l'OTAN d'augmenter les dépenses de ses pays membres à 2% en 2006 et que cette volonté ait été réaffirmée en 2014. Ceci a fait en sorte que les dépenses militaires canadiennes avaient déjà augmenté de 40% entre en 2014 et 20211. Ceci veut aussi dire que ces dépenses continueront de croître proportionnellement au PIB. Ces investissements ne protègent personne: notre seule frontière est avec les États-Unis, avec qui les relations diplomatiques sont au beau fixe. Ces dizaines de milliards supplémentaires par années seront donc investis dans des missions internationales.
L'OTAN est le bras armé de l'impérialisme du nord global
En tant que membre de l'alliance militaire qu'est l'OTAN, le gouvernement canadien contribue fortement au maintien de la domination des États-Unis sur le reste du monde. Toutefois, les interventions de l'OTAN ne sont pas nécessairement des déclarations de guerre, mais s'inscrivent plutôt dans une mosaïque plus subtile qui rend l'opposition plus complexe. Un exemple est la guerre en Afghanistan, déclenchée par les États-Unis et l'Angleterre en 2001, qui ont effectué la majorité des bombardements, avant qu'une mission de stabilisation de la région soit prise en charge à partir de 2003 par l'OTAN. Le gouvernement d'Hamid Karzaï avait alors été mis au pouvoir, et essentiellement, la mission canadienne consistait à maintenir la paix, à la suite de ce changement de gouvernement, en opérant des points de contrôles (checkpoint), pour empêcher le gouvernement remplacé de reprendre le contrôle du pays par les armes. Bien que le gouvernement n'a appuyé que des opérations de maintien de paix, le résultat est le même: il a permis aux alliées des gouvernements occidentaux de garder le contrôle sur le pays. L'OTAN reste donc une force armée qui impose la domination des intérêts des pays du nord global.
L'OTAN et le militarisme
L'OTAN promeut l'armement comme manière de dissuader les attaques entre États-nations. Toutefois, si la seule raison pour laquelle on n'attaque pas un autre pays est parce que l'on est au bout d'un fusil, il est tentant de simplement trouver un fusil plus gros. En occupant militairement, on on fournit des arguments à la mobilisation de groupes armés. En effet, il a été montré à plusieurs reprises que l'occupation militaire de l'Afghanistan avait réussi à galvaniser la résistance, à encourager le développement de milices armées et d'organisations : les exemples des occupations en Afghanistan, en Libye ou en Iraq montrent clairement que ces stratégies sont efficaces dans le but de détruire les populations, mais sont inutiles pour mettre en place des gouvernements stables.
En termes internationaux, la mise en place de traités qui considèrent une attaque contre un pays comme une attaque contre l'alliance a rapidement encouragé le bloc soviétique à mettre en place le pacte de Varsovie, une structure qui a depuis été remplacée par l'organisation du traité de la sécurité collective (OSTC). Ces différents traités permettent de légitimer des attaques sur des pays hostiles, puisqu'elles facilitent l'entrée en guerre des pays membres. Ceci peut facilement dégénérer: après tout la première guerre mondiale a démarrée en partie à cause de traités similaires. De plus, les déploiements militaires au Moyen-Orient n'ont fait que multiplier les groupes armés qui luttent dans le secteur. Ce n'est dans la justice et dans la redistribution de la richesse que peut s'établir la paix.
Comme mode de gestion de conflit, déjà la guerre touche davantage les plus pauvres, car ce sont toujours les plus désespéré·es qui vont rejoindre les rangs de l'armée. Au soi-disant Canada, à la suite des campagnes contre le recrutement militaire dans les CÉGEPs et les universités en 2008-2009, le recrutement s'est retourné vers les communautés autochtones. Aussi, les occupations de longue durée telles qu'effectuées par l'OTAN sont très coûteuses en pertes civiles, parce que l'ennemi, après les premiers bombardements, deviennent les populations civiles. Finalement, toutes les occupations finissent par se terminer et se mutent dans une instabilité politique profonde, similaire à la situation avant le conflit, mais souvent avec d'énormes dommages aux infrastructures. Dn plus, groupes qui se sont armés pour lutter contre la force d'occupation, amènent les pays dans une situation bien pire qu'avant, ce à quoi s'ajoute souvent des sanctions économiques ou de blocus d'importation.
Les pays du monde sont dans un rapport hiérarchique. C'est-à-dire que les pays les plus riches, notamment les 7 plus riches (qui forment le G7), le Canada, l'Allemagne, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon et l'Angleterre, vivent aux dépens des autres pays du monde où les salaires sont beaucoup plus bas et où la production s'est délocalisée depuis les cinquante dernières années: Asie, Mexique, Amérique du sud et Afrique. Cette organisation est due entre autres à des stratégies de domination économique, militaire et politique qui visent à maintenir les pays du nord global (le G7 et ses alliés) dans des positions dominantes des pays du Sud global (l'Asie, l'Afrique et l'Amérique du sud). C'est la raison pour laquelle la plupart de nos produits sont importés: généralement nos salaires sont trop élevés pour se rabaisser à de "basses besognes". Un exemple criant réside dans l'agriculture: plus de 50% de nos aliments viennent de l'extérieur du Canada, alors que 30% de la main-d'œuvre dans l'agriculture qui a encore lieu ici est constituée de travailleur·euses migrant·es temporaires.
L'OTAN est la somme de ses États coloniaux
Les 4 pays qui ont interféré la déclaration des Nations unies sur les droits des personnes autochtones de 1994 à 2007, soit le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et l'Australie, sont soit des alliés majeurs non membre (Australie et Nouvelle-Zélande), soient des pays fondateurs de l'OTAN (Canada et États-Unis). Ce n'est rien de surprennant: directement dans la charte de l'OTAN, il est mentionné que l'Algérie française (le document date de 1953) fait partie des territoires de l'OTAN, de même que les autres territoires internationaux. Ce n'est pas pour rien que l'OTAN s'acoquine bien d'allié·es comme Israël: les stratégies d'occupations de territoire, ça leur connaît. Comme tous les États, construire le mythe d'une nation, d'un groupe culturel uniforme, que ce soit les Canadien·nes, les Québécois·es ou les Israélien·nes, avec une langue, une culture, une identité, c'est la base pour le maintien des minorités, qu'elles soient musulmanes, haudenosaunees, innues ou haïtiennes, dans la misère et l'exploitation.