L'acharnement de la Couronne ne résiste pas à l'épreuve des faits.
Montréal, le 14 octobre 2010 -- La Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) se réjouit de l'abandon par la Couronne des accusations portées contre près d’une centaine manifestants et manifestantes arrêtéEs en juin dernier dans la foulée des mobilisations populaires contre le Sommet du G20 à Toronto.
Rappelons que plusieurs douzaines de Montréalais-es, qui s'étaient prévalu d'un service de transport et d'hébergement organisé par la CLAC, furent arrêtéEs, détenuEs et accuséEs de complot lors d'un brutal raid policier au gymnase de l'Université de Toronto le 27 juin. Faute de preuve pour étayer sa poursuite, le procureur de la Couronne a annoncé aujourd'hui le retrait des accusations de complot contre les personnes arrêtéEs au gymnase.
La CLAC est également heureuse d'annoncer l'abandon des poursuites contre trois de ses membres, qui avaient été arrêtées « préventivement » au matin du 26 juin et détenues pendant plus de 72 heures en vertu d'accusations improvisées.
Cette nouvelle volte-face de la Couronne, signale un aveu d'échec implicite et démontre le manque de rigueur et le comportement ahurissant des services de police dans le cadre des opérations de sécurité entourant le sommet. Il est désormais évident que l'arrestation massive du gymnase, comme la très grande majorité des arrestations, étaient gratuites et arbitraires et qu’elles visaient à terroriser les manifestants et à les décourager dans le futur à exercer leur droit de manifester.
Par ailleurs, la CLAC rappelle que la Couronne maintient sa poursuite contre une vingtaine d'organisateurs et organisatrices qu'elle considère erronément comme les « meneurs » des actions survenues le 26 juin. Parmi ce groupe de boucs émissaires se trouvent deux membres de la CLAC, qui font face à trois chefs d'accusation de complot et vivent actuellement en assignation à résidence sous des conditions de libération draconiennes.
Parmi les vingt personnes accusées de complot, le Torontois Alex Hundert, a été appréhendé une seconde fois au domicile de ses garants le 17 septembre dernier pour avoir, selon le procureur de la Couronne, brisé sa condition de « ne pas participer ou organiser de manifestations publiques ». Plus tôt dans la soirée, Hundert avait pris part à une conférence à l'Université Ryerson sur le thème de la résistance au G20. À l'issue d'une nouvelle enquête de remise en liberté, les 6 et 7 octobre dernier, un Juge de Paix de la cour d'Ontario a statué qu'en témoignant « le même genre de comportement que lors des rencontres qui ont précédé le G20 », Hundert avait effectivement brisé une condition de sa libération. Il semblerait donc qu'une allocution lors d'une conférence universitaire soit désormais considérée, au Canada, comme une « manifestation publique ». Cela est une aberration totale, allant directement à l’encontre des prémisses de base de la liberté d’expression, puisqu’on maintient quelqu’un en prison pour le seul fait d’avoir exprimé ses idées en public ! En plus d'Alex Hundert, quatre autres personnes sont toujours derrière les barreaux en vertu d'accusations liées au G20.
Plus de trois mois après les événements, la police continue à faire des arrestations ciblées et à émettre des mandats, le tout, bien sûr, aux frais des contribuables. Il est évident que cet acharnement judiciaire et policier, ainsi que les sévères conditions de libération imposées aux accuséEs, sont tout à fait disproportionnés par rapport à la gravité réelle des délits observés. Devant cette pathétique et onéreuse chasse aux sorcières, la conclusion qui s'impose est que le véritable but poursuivi par l'État est de criminaliser et paralyser la dissidence.
Mais nous refusons de nous taire !
En solidarité avec les mobilisations populaires contre le prochain Sommet du G20 à Séoul les 11 et 12 novembre prochain, la CLAC organisera une manifestation anticapitaliste à caractère familial, le 12 novembre à 17 h, au Square Cabot.
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Voici une reportage en direct de CBC sur l'arrestation du gymnase : http://bit.ly/9z7uD2