Montréal, le 23 avril 2015 -
Insoumise, insoumis, salut à toi.
Le premier mai, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs et travailleuses, une série d’actions de perturbation économiques se succèderont partout au Québec pour contester les mesures d’austérité imposées par l’État.
Les actions de la journée culmineront en soirée à Montréal lors de la 8e manifestation autonome de la Convergence des luttes anticapitalistes, dans l’épicentre économique de la métropole.
Soyons clair : le but de la manifestation sera de perturber autant que possible les activités commerciales habituelles de ce secteur de la ville. Cette manifestation vise à déranger l'ordre établi, car c’est le but de toute manifestation digne de ce nom. Pour nous, une manifestation est la représentation du potentiel révolutionnaire des classes exploitéEs et oppriméEs, comme l’insurrection en est l’explosion localisée, et la grève générale illimitée le déploiement à grande échelle.
Nous ne communiquerons pas notre itinéraire à l’avance. Pour tout dire, aucun itinéraire ne sera déterminé à l’avance. Nous ne demanderons pas la permission aux maires, ni aux ministres, ni aux chefs de police. Nous ne dirons pas s’il vous plaît, ni merci. Nous ne demanderons pas pardon.
La seule chose qui nous reste à dire aux crapules capitalistes et aux milices violentes qui les défendent ici comme ailleurs, c’est « Ya basta ». Nous ne collaborerons plus.
Ceci n’est pas une menace, c’est une promesse.
Le système capitaliste se nourrit de la sueur, du sang et de la chair des travailleurs et travailleuses. Il est grand temps que nous cessions de le nourrir. L’oppresseur est partout le même; notre objectif commun doit être de le terrasser d'un élan solidaire.
Contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire, le capitalisme ne peut être réformé: la phase actuelle du processus capitaliste, l’austérité, n’est pas un dysfonctionnement de ce processus, mais sa conclusion logique, car la classe politique qui nous l’impose se confond parfaitement avec la classe économique qui en profite.
Prenons Philippe Couillard, l’actuel Premier ministre du Québec. Il est le chef d’un parti politique notoirement gangrené par la corruption. L’un de ses plus « proches » amis est un fraudeur avéré et condamné. La richissime famille royale saoudienne, reconnue pour sa gouvernance autocratique, brutale et rétrograde, le compte également parmi ses « proches ». Il est de notoriété publique que Couillard a lui même placé au minimum 600 000$ dans un paradis fiscal. Et de combien d’autres crosseurs dans combien d’obscurs Comités d’administration, le Premier ministre du Québec a-t-il été ou est-il toujours « proche » ?
Une majorité des québécois et québécoises estiment que le PLQ est corrompu, et une plus grande majorité encore croit que la corruption est un problème majeur au Québec. Et pourtant, les rouages grinçants de la démocratie capitaliste ont fait en sorte que la même gang d’ostie de crosseurs retourne accomplir la sale besogne des riches à l’Assemblée nationale, des deux côtés de la chambre.
La vraie crise, c’est la pathétique reproduction de ce système sans issue.
Ironiquement, l’édifice voisin du bureau du Premier ministre à Montréal abrite le siège social de la HSBC, une institution financière reconnue coupable de fraude et d’évasion fiscale en Europe. Il s’est récemment avéré que des centaines de super-crosseurs Québécois ont imité leur Premier ministre en dissimulant de l’argent dans des comptes pourris de la HSBC en Suisse.
Comment trouver illustration plus éloquente de la proximité entre l’élite politique, qui nous répète que les coffres sont vides, et les riches crosseurs qui se sauvent avec la caisse par la porte arrière des banques corrompues?
S’il est aujourd’hui indiscutable que le système au complet survit à crédit, la classe possédante trouve toujours les moyens d’accumuler la richesse dans ses tiroirs secrets. L’équation est très simple : ils s’enrichissent en nous appauvrissant. Rappelons que les banques canadiennes ont totalisé 33,3 milliards de dollars de profits seulement en 2014.
Ce n’est plus simplement l’austérité qu’il faut combattre, mais tout l’édifice capitaliste qu’il faut abattre. Tôt ou tard, celui-ci s’effondrera. C’est inéluctable. Tout indique d’ailleurs qu’il soit déjà engagé dans sa phase terminale. Nous proposons de précipiter sa chute dans la joie et de commencer tout de suite à imaginer la prochaine étape du vivre-ensemble sur cette planète martyrisée.
Chaque année le 1er mai, depuis plus de 125 ans, les exploitéEs et oppriméEs prennent la rue partout dans le monde pour faire valoir leur rapport de force contre les abus du système capitaliste. Face à l’impasse, les exploitéEs se sont souvent retrouvéEs dans la rue. Quand la crise ne leur laissait plus d'autre issue, ils ont pris les moyens nécessaires pour attaquer de front l’ennemi capitaliste.
En hommage aux travailleurs et travailleuses et à toutes les personnes qui ont mené la lutte avant nous, et par respect pour les prochaines générations, faisons du 1er mai 2015 un jalon historique!
-- Un message aux responsables de la désinformation.
Par solidarité avec les grévistes étudiants, soumis depuis plusieurs semaines à une violence médiatique inouïe, la CLAC n'accordera cette année aucune entrevue aux représentants des médias grand public. (La poubélisation et la mauvaise foi agressive des médias québécois ne laissent plus aucun doute sur leur rôle dans la reproduction du statu quo. Les professionnels de l’information et les faiseurs d’opinion s’occupent de moins en moins d’informer la population, et de plus en plus de la manipuler et de la formater en fonction des intérêts dominants. En déformant les faits, en répétant sans recul les arguments prémâchés de la police et des politiciens, en infantilisant toute forme de désobéissance et en diabolisant les militants et militantes, une grande partie des médias traditionnels sert ouvertement de porte-voix aux forces réactionnaires.)
Dans les dernières semaines, les grands médias québécois ont clairement pris position dans un conflit social que leur devoir obligerait à traiter de manière impartiale. Ils ont du coup perdu toute prétention légitime à l’objectivité, et il nous est devenu impossible de leur faire confiance.
La CLAC encourage au passage tous et toutes les indignéEs à renforcer l’infrastructure des médias sociaux, alternatifs et autonomes. Quand les grands médias nous font la guerre, il devient urgent de bâtir collectivement un projet contre-informatif de masse.
Ceci est un appel à participer aux nombreuses activités de perturbation prévues dans le cadre de la grève sociale du premier mai 2015. Cet appel est lancé dans un esprit de respect mutuel d’une diversité de tactiques, 29 car nous croyons que chaque personne est mieux placée que quiconque pour déterminer sa propre marche à suivre.
Et surtout, la CLAC appelle tous et toutes les indignéEs et les insoumises à se joindre à sa manifestation anticapitaliste annuelle, au centre-ville de Montréal. Reprenons la rue aux chiens de garde du système.
Trois points de rassemblement :
Square Phillips (Ste-Catherine/Union)
McGill College/Sainte-Catherine
McGill College/De Maisonneuve
Soyons ingérables.
Ceci est un appel de la Convergence des luttes anticapitalistes de Montréal.
www.clac-montreal.net/1ermai2015