Kanien’kehà:ka kahnistensera vs. l’État colonial et l’université

Un groupe de Kanien’kehá:ka kahnistensera (Mères Mohawks) s’est adressé à la cour fédérale contre l’Université McGill, la Ville de Montréal, le gouvernement du Québec et la compagnie Stantec, le 14 janvier 2022. Le groupe demande une ordonnance de la cour visant à interrompre la construction du projet «New Vic» jusqu’à ce qu’une enquête soit menée par les Kanien’kehá:ka sur d’éventuelles tombes non marquées sur le site de l’ancien hôpital Royal Victoria. Les Kanien’kehensera soupçonnent la présence de tombes non marquées d’enfants autochtones sur le site, après qu’il a été révélé que le docteur Donald Ewen Cameron a fait des expériences sur un certain nombre de victimes dans les années 1950 et 1960 à l’Allan Memorial Institute, qui faisait alors partie de l’hôpital Royal Victoria.

Ici, les Kanien’kehá:ka kahnistensera expliquent le Kaia’nere:kowa, la loi qu’elles défendent contre la loi coloniale canadienne.

1er mars 2022

Les avocats des défendeurs et le protonotaire tentent de nous radier si nous ne prenons pas un avocat. Le peuple et la grande paix ne nous permettent pas d’être représentés par un de leurs collègues. Nous sommes les seuls à pouvoir parler au nom du peuple.

De plus, ils veulent qu’une seule des femmes prenne la parole plutôt que chacune d’entre nous, les quatre signataires. Le peuple peut également choisir un autre orateur s’il le souhaite. Nous parlons au nom du peuple. Pas pour nous-mêmes.

Nous avons une audience le 24 mars sur ces deux questions. Nous devons sortir de leur marécage protocolaire pour pouvoir passer à la substance. Nous avons utilisé les sections 35 et 52 de la loi constitutionnelle du canada de 1982, qui, en fait, effacent toutes les lois canadiennes, puisque nos lois autochtones prévalent sur chacune de leurs lois.

La Kaia’nere:kowa vient de temps immémoriaux. Les autorités coloniales l’admettent en reconnaissant que cette région en question et le reste du Canada sont des terres autochtones non cédées depuis des temps immémoriaux. La Kaia’nere:kowa, la grande loi, ne reconnaît aucune autre loi. Notre loi, la loi autochtone, est la loi suprême de l’Île de la Tortue. Depuis des temps immémoriaux, nous ne pouvons pas vendre ou transférer nos terres, car elles appartiennent aux enfants à naître et nous sommes les gardiennes du sol pour toujours. Notre position en tant que kahnistensera, les mères, est fondée là-dessus et sur d’autres wampums et traditions.

 

WAMPUM 14. La Kaia’nere:kowa, la grande paix, ne peut être changée car elle est basée sur la nature. La grande paix ne peut être changée, seulement interprétée, car elle est basée sur le monde naturel. La Grande Paix.

WAMPUM 26. Si vous vous souvenez de la création, la cause de la paix ne mourra pas. La Grande Paix.

WAMPUM 30. La grande paix ne suivra aucune autre règle que celles du monde naturel. La Grande Paix.

WAMPUM 42. Les kahnistensera sont les détenteurs du titre. Les intrus à l’Île de la Tortue qui ne sont pas membres d’un clan n’ont aucun droit de propriété. La Grande Paix.

WAMPUM 44. Les femmes sont les génitrices du sol et la terre appartient aux générations futures. La Grande Paix.

WAMPUM 55. Les chefs qui sont dans l’erreur seront déposés par les kahnistensera, les mères de clan. La Grande Paix.

WAMPUM 7. Cinq flèches sont liées en une tête, un corps et un esprit pour les générations futures. La Grande Paix.

 

LE BON MESSAGE, LE POUVOIR ET LA PAIX: Ici, sur cette planète, nous avons tou·te·s la même mère et la même source d’énergie, qui fait de nous des frères et des sœurs, pour survivre et coexister. Le pouvoir est dans l’esprit qui est la source d’énergie de la création et fait de nous des êtres créateurs. La paix est la Kaia’nere:kowa, la grande paix, qui commence lorsque les femmes prennent leur place dans le processus de décision consensuel.