- À l’intention des médias-
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Montréal, le 2 mai 2014 - En dépit d’un degré de répression absurdement disproportionné, la Convergence des luttes anticapitaliste (CLAC-Montréal) a réussi à prendre la rue ce 1er mai, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs et travailleuses. Un plan avait été conçu pour permettre qu’une manifestation ait lieu coûte que coûte.
Tel qu’anticipé, un premier contingent d’une cinquantaine de personnes a été immédiatement encerclé à proximité du point de rendez-vous officiel de la manifestation, au coin de rues Ontario et Papineau, dès 18h. Toutefois, un deuxième départ avait été prévu par la CLAC à partir du métro Papineau à 18 h 15. Ce deuxième contingent, à peu près de la même taille que le premier, a pu marcher une dizaine de minutes avant d’être intercepté à son tour au coin des rues Sainte-Catherine et Plessis.
Un troisième contingent d’une soixantaine d’anticapitalistes a réussi a se regrouper au coin des rues Berri et Maisonneuve et à marcher sans entraves jusqu’au coin de la rue Bleury, où une nouvelle intervention de l’anti-émeute les a contraint à se disperser. Une trentaine de personnes ont toutefois réussi à marcher à contre-sens sur la rue Sainte-Catherine vers l’ouest, jusqu’au point de départ de la manifestation syndicale, au coin des rues Maisonneuve et McGill College.
Un important contingent anticapitaliste s’est alors peu à peu constitué en queue de cortège de la manif syndicale jusqu’au Square-Victoria. À ce point, quelque deux cent anticapitalistes sont reparti-e-s en manifestation autonome vers l’est, avant d’être à nouveau brutalement intercepté-e-s sur la rue Saint-Antoine au coin de Saint-Urbain. Cette intervention résulta en une autre souricière d’une trentaine de personnes.
En tout, un peu plus de 130 personnes (bilan provisoire) ont été prises en souricière et se sont vu remettre un constat d’infraction de 638 $ en vertu du règlement municipal P-6. C’est quatre fois moins de constats qu’au premier mai 2013, preuve que l’innovation comporte des avantages mesurables. Le nombre exact des accusations criminelles n’est toujours pas confirmé.
Dans ce contexte, il convient de souligner l’extrême disproportion du déploiement policier visant à empêcher quelques centaines de personnes de manifester librement au centre-ville de Montréal. Rappelons qu’un grand nombre de manifestations ayant omis de divulguer leur itinéraire au cours des 18 derniers mois ont en effet pu se dérouler sans être embêtées par le SPVM, tandis que la mobilisation du 1er mai de la CLAC, avec son message explicitement anticapitaliste, est l’objet d’une intense répression. C’est la preuve incontestable du pouvoir arbitraire que confère le règlement P-6 au SPVM.
Par ailleurs, quatre personnes ont été sérieusement blessées par les violentes interventions de l’anti-émeute et ont dû être transportées à l’hôpital. Plusieurs autres ont subi diverses blessures.
La CLAC adresse donc cette demande aux professionnels de l’information : que faudra-t-il pour que les médias interrogent enfin sérieusement la pertinence de dépenser des millions de dollars et de donner carte blanche à l’anti-émeute du SPVM pour brutaliser des citoyens afin d’empêcher quelques centaines de personnes de prendre la rue le 1er mai ?
« Tandis que la CLAC explique sa mobilisation par la nécessité de résister à l’offensive capitaliste des mesures d’austérité, dénonce les inégalités systémiques, s’oppose à l’exploitation et à l’humiliation des plus vulnérables de notre société, les médias ne s’intéressent qu’à l’enjeu insignifiant de l’itinéraire de ses manifestations, reflétant fidèlement le discours policier », s’indigne Rich Bonemeal, co-porte-parole de la CLAC. « Des mobilisations anticapitalistes ont lieu à l’occasion du 1er mai partout sur la planète, mais les médias québécois ne s’intéressent qu’au respect d’un vulgaire règlement municipal. C’est parfaitement absurde », poursuit-il.
Quoi qu’il en soit, la CLAC promet de continuer à organiser une manifestation anticapitaliste chaque année, dans le respect de la longue et riche tradition radicale du 1er mai. Nous refusons de négocier avec la police les termes de notre opposition à ce système que nous rejetons entièrement. Le capitalisme détruit; détruisons le capitalisme!
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