Le travail autonome, le travail à contrat et le travail à la pige regroupent les emplois d’une durée très limitée dans le temps, qui peut aller de quelques heures à quelques mois. Le rythme peut, par conséquent, être très inégal; des périodes intenses peuvent mener par la suite à des mois de vaches maigres. Ces personnes se retrouvent responsables de tout, incluant de trouver du travail lorsque le contrat précédent se termine. Le travail autonome à proprement parler représente plus ou moins 10 % de la main-d’œuvre dans des pays comme le Canada ou les États-Unis. Au Québec, sur l’ensemble des emplois atypiques en 2013 (1 513 300), le travail autonome non incorporé1 représentait 24 % des travailleurs et travailleuses atypiques2. En période de crise économique, le travail autonome tend à augmenter et une certaine proportion des emplois perdus se transforment en travail précaire : « Si de nombreux employés récemment licenciés choisissaient de devenir des travailleurs autonomes, les licenciements pourraient éventuellement expliquer une bonne partie de la croissance du travail autonome dans certaines industries3 ».
Le point majeur cependant est que ce genre de travail est tout à l’avantage des employeurs. Tout est aux frais de l’employé, et l’employeur est déchargé de toutes les charges sociales reliées à la prestation de travail. L’employeur peut même rechigner à respecter les contrats signés ou refuser un travail fait par unE pigiste. Bien qu’il existe des lois qui protègent le travail autonome, il est très difficile pour une personne seule d’obtenir justice contre des employeurs armés d’avocats spécialisés, les travailleurs autonomes n’ayant pas accès aux avocats de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST).
Notes :
1. Le ou la travailleuse autonome peut s’incorporer, c’est-à-dire fonder une entreprise où elle se retrouve la seule employée. Cela n’est généralement le cas que pour des emplois très bien payés.
2. Institut de la statistique du Québec, Flash-Info Évolution de l’emploi atypique au Québec depuis 1997, Octobre 2013.
3. Voir http://bit.ly/2lfYeeB