Tous les animaux, incluant les humains, font et ont toujours fait des migrations pour des raisons climatiques et environnementales. Les frontières établies par les puissants empêchent maintenant les gens de circuler pour trouver de meilleurs endroits pour vivre. Alors que les pays occidentaux préfèrent recevoir des immigrantEs qui ont de l'argent ou des travailleurs et travailleuses temporaires gardéEs en situation précaire, les conditions environnementales hostiles forceront de plus en plus de gens à vouloir s'établir dans un nouveau pays pour avoir un milieu de vie décent.
Ainsi, parmi les raisons qui poussent les gens à quitter leur pays ou leur région, il y a l'environnement et les changements climatiques. On parle de réfugiéEs climatiques ou environnementaux parce que l'endroit où ils et elles vivent est devenu trop hostile (sécheresse, inondation, érosion, etc.) pour continuer à y habiter ou parce qu'il y a eu une catastrophe naturelle (ouragan, typhon, tremblement de terre, etc.). Étant donné que les conditions climatiques difficiles, comme le manque d'eau ou de terres arables, peuvent aussi créer des conflits et des guerres, ces réfugiéEs quittent parfois leur pays pour plusieurs raisons à la fois. Plusieurs organismes et agences ont fait des estimations et parlent de dizaines de millions de personnes par année qui se déplacent à cause de la destruction de l'environnement, dans leur propre pays ou ailleurs. L'Organisation des nations unies (ONU), estime qu'il y en aura 250 millions en 20501. En ce moment, une grande partie des gens qui se déplacent pour ces raisons se déplacent dans leur propre pays, mais à cause de l'aggravation des conditions climatiques, de la pollution et de la dégradation de l'environnement, les migrantEs devront aller encore plus loin et leur nombre va augmenter.
Les changements climatiques sont en majeure partie causés par les pays industrialisés riches, qui produisent beaucoup de gaz à effet de serre à cause des industries et de la consommation pétrolière, et par les pays industrialisés plus pauvres qui en produisent en fabricant des produits qui seront consommés dans les pays riches. On peut donc dire que les émissions de gaz à effets de serre sur la planète proviennent en majorité de la consommation des pays les plus avantagés, mais les conséquences toucheront tout le monde. De plus, dans les endroits où les gens sont plus riches, les constructions sont plus solides et les ressources financières pour reconstruire sont beaucoup plus disponibles, ce qui diminue les effets néfastes des catastrophes climatiques. Sans compter que les pénuries alimentaires causées par les rigueurs climatiques sont beaucoup plus néfastes dans les pays plus pauvres car, non seulement il manque de nourriture, mais les gens n'ont pas les moyens d'en acheter quand les prix montent. En effet, dans les pays les plus riches, nous consacrons une partie beaucoup moindre de notre budget à l'alimentation (6,7% en moyenne aux États- Unis et 9,5% au Canada) que dans les pays les plus pauvres (46,9% au Kenya et 56,7% au Nigéria)2. Les répercussions y sont donc beaucoup plus importantes. Ainsi, les CalifornienNEs aiséEs peuvent se moquer de la sécheresse, arroser leur gazon et manger des légumes importés d'où il n'y a pas de sécheresse, peu importe le prix.
Il y a aussi d'autres injustices environnementales, comme la pollution de l'air ou la pollution de l'eau dans les endroits où vivent les gens qui travaillent à l'extraction et à la fabrication de produits destinés à la consommation des Occidentaux. Alors que nous sommes en grande partie responsables du problème, les gouvernements et les grandes entreprises des pays occidentaux font semblant d'avoir le problème à cœur, mais les intérêts économiques passent toujours en premier et rencontrent très rarement les intérêts écologiques et environnementaux. Le système capitaliste rend donc les catastrophes dues aux changements climatiques et la destruction des milieux de vie des humainEs et de tous les animaux inévitables. Les pays occidentaux prendront-ils leurs responsabilités face aux centaines de millions de réfugiéEs qu'ils ont déjà et vont créer ? Si on regarde la façon dont est gérée la crise des réfugiéEs syrienNEs en Europe et en Amérique du Nord, on peut se vraiment se permettre d'en douter. Le droit international ne reconnaît pas officiellement les réfugiéEs climatiques. En effet, selon la Convention de Genève sur le statut des réfugiés, signée par le Canada, une personne qui peut être reconnue comme réfugiée doit craindre « avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques... ». Cela n'inclut pas les personnes qui doivent quitter leur pays à cause des conditions environnementales, donc cela permet aux gouvernements de refuser de recevoir dans leur pays les personnes dans cette situation, à moins qu'il y ait aussi un conflit armé qui accompagne les problèmes environnementaux. Les critères de la Convention de Genève sur les réfugiéEs ne protègent pas les réfugiéEs, ils permettent aux pays riches d'avoir des critères pour exclure des gens, pour leur refuser de s'installer dans leur pays, pour garder tout pour nous, l'espace et les ressources.
Quand les gens doivent quitter leur pays parce que leur situation est devenue invivable, de vivre dans un autre pays n'est pas un choix, mais une obligation pour survivre. En acceptant seulement certainEs réfugiéEs qui rencontrent des critères très précis, le Canada et les autres pays occidentaux font que des dizaines de millions de personnes n'ont pas d'endroit où aller et n'ont pas accès au privilège de la citoyenneté ou de la résidence permanente.
Ces personnes doivent donc vivre cachées, sans avoir droit aux services publics comme les services de santé, d'éducation, etc. Ce système crée une classe de personnes isolées a qui est refusé l'accès aux services sociaux élémentaires pour vivre dans la dignité. Il y a déjà plus d'un demi million de personnes qui vit dans cette situation au Canada3. Pas seulement des réfugiéEs environnementaux, mais des personnes qui ne répondent pas aux exigences du gouvernement pour être acceptées au Canada.
Nous ne pouvons pas continuer à participer au système capitaliste et raciste qui ne fait que créer des injustices ici et partout dans le monde, qui impose des frontières aux communautés humaines et qui détruit la planète. Nous devons détruire ce système pour que tout le monde puisse vivre dans la dignité, à l'endroit qui lui plaît.
Notes
- https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/bientot-250-mill...
- https://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Publications/Bottin_Statistique2015.pdf
- https://www.solidarityacrossborders.org/fr/may-31-stop-deportations-stat...
Perspectives pour les travailleurs et travailleuses immigrantes
Les perspectives de travail ne sont guère reluisantes pour les personnes d’immigration récente ou réfugiées, en particulier les femmes, et encore plus pour les personnes sans-papiers. Les capitalistes les enrôlent dans l’hôtellerie, le fastfood, les services privés de santé, l’agriculture, les entrepôts du ‘’just on time’’, les shop de textile et autres usines de cheap labor. Autrement dit, c’est une promesse de pauvreté : Précarité, salaire minimum, temps partiel, conditions difficiles, non- syndiqué, travail au noir, etc.
Un de ces ghettos de cheap labor sont les agences de placements et de services en santé. Les coupes budgétaires dramatiques dans les services sociaux décrétées par le gouvernement Couillard-Barette sont une privatisation des services publics au Québec, particulièrement au niveau des soins et de l’aide à domicile. Il s’agit là d’une occasion en or pour les agences privées…
Même chose dans l’hôtellerie. Au moins, une partie des travailleuses des grandes chaines sont syndiquées. Les conventions collectives de plus de 5 000 d’entre-elles arrivent à échéance cette année. Vivement une lutte digne de ce nom !
Le mouvement débuté aux États-Unis pour augmenter le salaire versé dans les fastfood commence à porter fruit (fightfor15.org). Certaines chaines ont annoncé une augmentation du salaire misérable. Avec une bonne dose de solidarité et d’organisation, ce mouvement pourrait aussi prendre forme au Québec. Souhaitons-le !