En avril 2009, Strasbourg a été le théâtre d'une explosion de colère, d’un cri collectif contre l’OTAN et ses politiques militaristes et impérialistes. Des milliers de manifestan
Les mobilisations ont démarré bien avant que les premières bannières ne soient déployées. Bien que l’organisation du contre-sommet fut marquée par de houleux débats quant à l’utilisation de la violence dans les mouvements sociaux. Les nombreuses rencontres, assemblées et actions de préparation ont permis de cristalliser l’envie d’en découdre chez de nombreuses et nombreux manifestan
Exacerbé par la crise financière de 2008, le sommet fut l'occasion pour les mouvements anticapitaliste, anarchiste et pacifiste de faire entendre leurs voix. Environ 3 000 personnes, venus des quatre coins de l’Europe et parfois même des États-Unis, s’installèrent sur une vaste esplanade située à huit kilomètres du centre-ville de Strasbourg.
Le centre-ville de Strasbourg était érigé en véritable ville fortifiée : barricades, patrouilles de policiers à cheval, hélicoptères tournoyant dans le ciel et même des batteries de missiles sol-air avaient été installées autour de la ville. Mais cela n’a pas empêché les protestataires déterminées de pénétrer au cœur de la zone sensible.
Le samedi 4 avril, alors que de violents affrontements s’étaient soldés les jours précédents par quelques 300 arrestations, près de 30 000 personnes prennent d’assaut la ville. Rapidement, un énorme black bloc, de plus de 2 000 personnes, se forme au sein de la manifestation.
Les paciflics ou peace police en anglais, sont des gens qui se voient comme les garants de la sécurité des manifestant·es et de la bonne image du mouvement, s’opposant à toute forme de protestation ou d’action qu’iels jugent « violente ». Pourtant, derrière leur apparente empathie se cache des dynamiques autoritaires et violentes : iels imposent leurs limites aux luttes politiques, divisent le mouvement et se rendent complices de la répression policière.
Les paciflics ne se contentent pas de critiquer les méthodes de lutte, dans certains cas, iels vont jusqu'à dénoncer et arrêter physiquement d'autres manifestant·es. En s'interposant de manière agressive et en utilisant des tactiques d'intimidation, iels cherchent à imposer leur vision d'une protestation « acceptable ». Alors que le narratif médiatique ambiant crée déjà une distinction entre « bon·nes » et « mauvais·es » manifestant·es, les paciflics aggrave cette division au sein du mouvement.
Le choix des tactiques dans un contexte donné doit être guidé par la volonté de maximiser le respect pour la vie. Surtout, lorsque le dilemme se situe entre l'absence de couverture médiatique et la dénonciation d'une manifestation turbulente, il est crucial de peser les enjeux. Alors que des milliers de personnes sont tuées chaque mois, l'intégrité des fenêtres de banques qui financent le génocide ne devrait pas venir en tête de liste.
Paciflics, vous n'êtes pas les bienvenus !
Malgré quelques tentatives, illustrant parfaitement bien la polarisation au sein du mouvement, des paciflics et
Les médias, en mettant l'accent sur la violence des manifestan
Ces grandes rencontres sont des occasions privilégiées pour propager nos idéaux, nous devons être habile, composer avec le billet médiatique et être en mesure de créer des récits alternatifs, une histoire qui montre que la lutte pour la liberté est légitime et nécessaire. Strasbourg, fut l’occasion pour de nombreuses et nombreux camarades de s’unir dans la résistance et pour des groupes aux horizons divers, de se rassembler autour d’un objectif commun : abolir les structures d’oppression qui nous gouvernent.
Strasbourg 2008 n’était pas un aboutissement, mais un commencement. Montréal 2024, embrassons la révolte et nourrissons le feu de notre détermination!