[À l’initiative des Profs contre la hausse]
Montréal - 24 février 2013
Nous sommes du nombre de ceux et celles qui ont pris part, à notre façon, au débat public ouvert par le Printemps érable. Ce débat a eu lieu tant au sein d’organisations déjà existantes que de collectifs qui ont vu le jour à cette occasion.
Encore aujourd’hui, nous avons la conviction qu’un tel débat a eu lieu parce que la grève générale illimitée des étudiantes et étudiants et tout le mouvement populaire qui l’a accompagnée ont ouvert et imposé un véritable espace politique de réflexion, de débat et d’action. Un vent d’espoir, de mobilisation et de création a balayé le Québec. De nombreuses expériences d’autonomie et de démocratie ont pu se développer, que ce soit dans les assemblées générales étudiantes, les collectifs d’action, les assemblées populaires et autonomes de quartier. Les intelligences citoyennes se sont exprimées et des liens de solidarité se sont tissés à travers le désir d’imaginer l’avenir plutôt que de gérer le présent. Cinquante ans après le rapport Parent, toute une frange de la société s’est réapproprié le projet qui vise à faire société à travers l’éducation.
Comment traduire la vitalité de ces échanges et la créativité de l’action collective dans un Sommet rendu nécessaire pour répondre au mouvement, mais qui ne vise au fond qu’à l’enterrer et à le faire disparaître de nos mémoires? Comment se satisfaire d’un tel ersatz de débat public alors que l’enjeu est complexe et aurait nécessité une autre arène de discussion? Au printemps dernier, nous parlions d’une éducation accessible, publique et de qualité, nous interrogions son rôle et ses fondements. Aujourd’hui le gouvernement ne peut que reprendre le discours du gouvernement précédent et poursuivre sa politique de coupures budgétaires aveugles. Il nous abreuve d’un raisonnement comptable qui se réduit à chercher des moyens pour positionner le Québec dans l’économie du savoir.
Encore une fois, le Parti québécois sort la recette du Sommet pour clore le débat et faire taire la parole citoyenne. Plutôt qu’à un débat public, nous assistons à une entreprise pas très réussie de relations publiques. Comment transformer la générosité, l’audace, l’inventivité, le courage et l’envergure d’analyse du printemps érable en colonnes de chiffres et en une vision affairiste de la gouvernance universitaire? Aujourd’hui, comme l’année dernière, deux visions de l’éducation et de la société se confrontent, mais l’une occupe tout l’espace institutionnel et médiatique alors que l’autre est occultée.
Nous estimons important de poursuivre nos réflexions et nos mobilisations. Face aux visions marchandes et utilitaristes que soutient le gouvernement, nous voulons réaffirmer la nécessité d’une vision humaniste et démocratique de l’éducation. Une brèche a été créée par le Printemps érable dans le credo néolibéral. Nous voulons la maintenir ouverte et même l’élargir. Aujourd’hui, nous devons retourner dans la rue pour défendre notre conception de l’éducation mais aussi pour signifier que maintenant, comme l’année dernière, nous aspirons à une autre façon d’organiser notre vie collective.
Listes des organismes appuyant cette déclaration:
99%Média
A bâbord!
Action travail des femmes du Québec
Alliance féministe pour les droits des travailleuses et travailleurs du sexe
Alternatives
ARTUNG
Assemblée populaire et autonome de Montréal
Assemblée populaire et autonome de quartier – Hochelaga Maisonneuve
Assemblée populaire et autonome de quartier – Plateau
Assemblée populaire et autonome de quartier – Villeray
Association pour une solidarité syndicale étudiante
Centre des femmes d’ici et d’ailleurs
Comité logement Rive-Sud
Convergence des luttes anticapitalistes
Collectif d’auteures « Les femmes changent la lutte »
Collectif éducation sans frontières de Montréal
Collectif féministe Les Sorcières
Le Couac!
CUTV
Écosociété
Équipe de Relais-femmes
Fédération des femmes du Québec
FRAPRU
GAPPA
G.R.O.S. Groupe de recherche en objectivité sociale
Groupe interdisciplinaire de recherche sur l’antiféminisme
Hybris, théâtre
Infirmières contre la hausse
La pointe libertaire
Le 22 on ferme!
L’R des Centres de femmes
Lux éditeur
Maille à part
Mères en colère et solidaires
M.O.U.S.T.A.C.H.E.S
Nouveaux cahiers du socialisme
Parents contre la hausse
P!nk Bloc, Montréal
Politics & care
Presse-toi à gauche
Profs contre la hausse
Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec
(Re)vivre dans la nuit
Les sardines, banc très compact
Têtes blanches, carré rouge