Il y a un an, on nous annonçait un automne chaud contre les mesures d'austérité du gouvernement Couillard. Nous avons eu droit, en bout de ligne, à quelques manifestations d'envergure du communautaire et des centrales syndicales, en plus de certaines actions sectorielles. L'hiver dernier devait être très chaud avec, en tête de liste, une grève générale étudiante, qui malheureusement ne s'est pas propagée. Le printemps suivant s'annonçait brûlant, il
devait culminer avec la grève sociale autour du 1er Mai.
Il y a deux façons de considérer les mobilisations de la dernière année : soit on les regarde séparément et on fait le constat que leur impact a été faible et que les mouvements sociaux sont désunis, frileux et corporatistes. Soit on estime que les bases d'une lutte importante et massive à moyen terme ont été mises en place dans une multitude de milieux et que la mayonnaise prendra inévitablement. La réalité est sûrement entre ces deux interprétations.
Pour la CLAC-Montréal, une chose semble évidente : la manifestation anticapitaliste du 1er Mai a mobilisé un nombre et une diversité de personnes et de groupes sans précédent, et ce, malgré une répression sans pitié dans les semaines antérieures. Cette participation forte et cette volonté de dénoncer un capitalisme débridé, qui se déguise sous le masque de l'austérité ou, pire, de la rigueur budgétaire, démontrent que beaucoup de gens n'en sont plus seulement à dénoncer la tronçonneuse étatique et les abus du patronat par des pétitions, des lettres ouvertes et par leur vote aux quatre ans dans l'isoloir. Ils et elles sont déterminé-e-s à faire la grève et à affronter les forces de répression dans la rue pour défendre leurs idées.
Plusieurs éléments contribuent à ce climat propice. Les compressions et les réformes libérales sont tellement profondes et globales qu'elles touchent directement une bonne partie de la population. L'idée de grève sociale, après beaucoup d'efforts d'éducation populaire, fait de plus en plus son chemin au sein de plusieurs organisations. La liberté sans entrave de taper dans le tas dont jouissent les corps de police contribue aussi à la politisation
de plusieurs.
L'automne sera donc enflammé ? On peut l'espérer ! L'opposition à l'austérité et à la privatisation des services publics va continuer de s'attaquer aux politiques rétrogrades de Couillard, de Leitão et de leurs sbires. L'opposition au transport des hydrocarbures va poursuivre la lutte contre les géants du pétrole et leurs marionnettes d'ici et de la conférence sur le climat, qui aura lieu sous peu à Paris. Par contre, les centrales syndicales vont-elles ranger leurs pancartes après un règlement « négocié » ou imposé, comme elles nous y ont trop souvent habituées ? Et c'est sans compter le carnaval électoral fédéral, qui risque de servir de diversion avec ses clowneries médiatiques et ses courbettes hypocrites dans le but de courtiser un vote de plus en plus désabusé, désillusionné.
Pour changer radicalement l'état des choses, la lutte doit être combative, à temps plein et nous devons être solidaires les un-e-s des autres. Le capitalisme ne tombera pas de lui-même. Ne soyons pas dupes : après la « mondialisation », le néolibéralisme, le déficit zéro, la réingénierie de l'État, il est évident que l'austérité n'est qu'un des multiples visages de ce système qui, pour se perpétuer, doit continuer sans relâche de creuser les inégalités au profit d'une infime minorité. Pour combattre ce système sauvage qui multiplie les frontières entre les personnes, entre les classes sociales, entre les peuples et entre les causes, nous devons nous réapproprier nos milieux de travail, d'étude, de vie !
Au-delà d'une saison, la lutte se doit d'être permanente !
La CLAC vous invite à sa prochaine assemblée générale, le samedi 3 octobre, dès 13h dans des locaux de Concordia au 2149, rue Mackay au SCPA (métro Guy-Concordia).
Pour plus de renseignements : info@clac-montreal.net