Actionnaire : Véritable détenteur du pouvoir dans une entreprise, et dont l’influence se fait sentir dans toute la société; se voit verser annuellement la majeure partie des profits d’une entreprise, alors que, contrairement à ce que la racine du mot laisse entendre, l’actionnaire ne fait rien du tout; satisfaire ses actionnaires est la principale mission d’une entreprise. Les plus gros actionnaires au Canada sont les fonds de retraite, soi-disant bas de laine de la classe moyenne (voir plus bas).
Austérité : Terme récurent qui désigne une série de mesures déjà mises en place depuis l’apparition du néolibéralisme (ex. : privatisation du secteur public, coupures dans les services sociaux, etc.); réalité particulièrement bien résumée par le slogan désormais célèbre : « Le problème c’est pas l’austérité, c’est le capitalisme. »
Banque : Équivalent institutionnel d’un prêteur sur gages; dicte les politiques économiques des États.
Bourse : Casino virtuel à l’échelle internationale où les participants spéculent sur les pertes d’emploi et les catastrophes naturelles, et dont la devise est : Le malheur des uns fait la richesse des autres.
Capital : Moyen de production qui donne à l’individu qui le détient le pouvoir et le droit d’exploiter la force de travail de ceux et celles qui en sont dépourvu-e-s. Dans le jargon de la dérive managériale, on parle de « capital humain ».
Citoyen-ne : Terme ancien. L’usage moderne tend à privilégier les vocables « contribuable », « consommateur » ou « client »; au sens édulcoré, désigne aussi une personne qui s’oppose de manière institutionnelle et conciliante à des décisions politiques et économiques (ex. : action citoyenne). Le terme est utilisé par l’État-nation pour exclure les personnes sans statut, les réfugié-e-s, les résident-e-s permanent-e-s et les Autochtones. Son équivalent collectif est « société civile ».
Classe : Dans le sens d’« avoir de la classe », la vaste majorité des politiciens en sont totalement dépourvus; dans le sens de « classe moyenne », il s’agit d’un mot-valise largement surutilisé; dans le sens de « classes sociales », la pensée dominante veut qu’il s’agisse d’un terme dépassé qui ne veut plus rien dire, tout comme les dénominations « gauche » et « droite ».
Compétitivité (ou concurrence) : Terme utilisé, tant par le patronat que par l’État, pour justifier le nivellement par le bas des conditions de travail et des normes environnementales, les privatisations et les coupures dans les services publics et sociaux. Les multinationales s’en servent également pour justifier les délocalisations du Nord vers le Sud.
Concentration : Processus par lequel une minorité s’arroge un pouvoir (politique ou médiatique) ou des richesses au détriment de la majorité, dite silencieuse.
Concertation (ou consensus) : Stratégie utilisée par l’État et le patronat pour imposer des décisions politiques ou économiques; ses manifestations les plus fréquentes sont les sommets, comités ou tables de « négociation ».
Conseiller financier : Soi-disant expert censé gérer le portefeuille des petits investisseurs (généralement issue de la classe moyenne [voir plus haut]), et qui se prend une commission en pigeant au passage dans ledit portefeuille.
Crise : Pathologie chronique et contagieuse causée principalement par la cupidité de la « grande finance » et dont le principal symptôme est une Grande Dépression.
Croissance : Vue de l’esprit selon laquelle une croissance perpétuelle est possible dans un monde où les ressources sont limitées.
Déficit zéro : Obsession semblable à celle du profit (voir plus bas), mais qui est motivée par une autre : la dette (voir entrée suivante).
Dette : Épée de Damoclès brandie par ceux-là mêmes qui en sont responsables, pour justifier le désengagement de l’État.
Économie : Pseudoscience qui se réduit à quelques concepts et mécanismes simples à comprendre, mais qu’on s’évertue à complexifier inutilement par l’utilisation d’un jargon obscur. Jouet préféré des politiciens, qui s’évertuent à le faire rouler (« faire rouler l’économie »), peu importe les résultats.
Économiste : Soi-disant expert, adepte de l’économie (voir définition précédente).
Emploi (ou travail) : Activité par laquelle on mesure la valeur (voir plus bas) d’un individu. Forme moderne de l’esclavage.
Environnement : Obstacle à contourner dans une course aux profits; poubelle à ciel ouvert pour les grandes entreprises; cause pour laquelle des militant-e-s sont considéré-e-s comme « menace intérieure » à la sécurité du Canada et des États-Unis.
État (ou gouvernement) : Entité dont le rôle est réduit à celui d’un simple gestionnaire au service des entreprises et des multinationales.
Filet social : Filet dont les mailles ne cessent de s’agrandir, échappant ainsi un nombre de plus en plus important des personnes précaires auxquelles il était prétendument destiné.
Finances publiques : Sous ce terme technocratique se cache ce qu’on appelait anciennement « trésor » ou « budget »; on en parle surtout pour justifier des compressions, des tarifications et des privatisations de services et de programmes.
Gouvernance : Concept inventé dans les années 1980 par des technocrates pour maquiller le projet d’adapter l’État aux intérêts et à la culture de l’entreprise privée.
Impôt : Moyen détourné pour maintenir l’écart entre les pauvres et les riches en permettant à ces derniers d’éviter d’avoir à en payer.
Juste part : Locution fautive « Faire sa juste part », anglicisme; prétexte utilisé pour faire accepter des baisses de salaires et des hausses de tarifs; a remplacé le terme « utilisateur-payeur ».
Libre marché : Fraude intellectuelle par laquelle on fait croire à l’autorégulation naturelle de l’économie et de la finance.
Libre-échange : Mécanisme dans lequel les gros, de plus en plus gros, mangent les petits, eux-mêmes de plus en plus petits. Accélère la circulation des biens et services tout en limitant, voire réduisant, celle des personnes.
Parachute doré : Pratique issue du monde de la finance selon laquelle certains hauts dirigeants peuvent quitter leurs fonctions avec une indemnité de départ, généralement quatre à cinq fois supérieure au salaire annuel d’un-e- employé-e. Appliquée de plus en plus dans les organismes gouvernementaux, alors que les conditions des travailleurs et travailleuses s’y réduisent comme peau de chagrin.
Partenariat public privé (PPP) : Entente contractuelle à long terme dans laquelle on privatise les profits et on socialise les coûts.
Patronat : Regroupement des privilégiés qui possèdent la majorité des ressources et des richesses, qu’ils ont obtenues de manière usurpatrice soit à la naissance, soit en écrasant les autres.
Productivité (ou efficacité) : Synonyme de l’adage « Faire plus avec moins » ou comment faire travailler plus ses employé-e-s sans améliorer leurs conditions. Principale justification des entreprises lorsqu’elles procèdent à des mises à pied.
Profit(s) : Pathologie qui se manifeste par une obsession à accumuler toujours plus de richesses, qui rend insensible l’individu qui en est atteint au sort de ceux et celles qui en subissent les conséquences.
Rentabilité : Objectif au cœur de la gouvernance (voir plus haut).
Ressources : Terme souvent suivi des adjectifs « humaines », « naturelles »; leur quantité limitée devrait leur conférer une valeur élevée, ce qui est loin d’être le cas dans le système capitaliste où elles sont considérées comme de simples externalités. Elles y prennent effectivement de la valeur seulement une fois exploitées.
Salarié-e : Personne forcée de vendre sa force de travail pour survivre et dont dépend le patronat, alors que ce dernier prétend que c’est plutôt le contraire. Est souvent assimilé au « contribuable », au nom de qui l’État coupe dans les dépenses publiques pour justifier les baisses d’impôt (voir plus haut) et réduire la dette (voir plus haut).
Services publics : Services destinés à l’usage de la collectivité dont la prestation était jadis assurée par l’État, mais qui, en raison de leur privatisation croissante, tendent à n’être accessibles qu’aux individus qui peuvent se les payer.
Sous-traitance : Moyen détourné utilisé par le patronat pour augmenter ses profits (voir plus haut) en diminuant les salaires et les conditions de travail, et en se débarrassant des syndicats (voir plus bas); s’accompagne souvent de délocalisation vers des régions du monde où les lois du travail sont quasi inexistantes.
Spéculation : Activité légale, mais hautement nuisible, qui consiste à faire de l’argent en se basant sur des prédictions ésotériques quant à la valeur d’une entreprise ou d’une monnaie; consiste en différentes combines qui vont du délit d’initié à la perturbation intentionnelle, en passant par la manipulation médiatique, et la fausse croissance; voir « Bourse ».
Syndicat : Regroupement qui visait autrefois à défendre les droits de tous les travailleurs et travailleuses et qui a permis l’amélioration des conditions de travail, mais qui aujourd’hui est davantage motivé par des intérêts corporatistes; perçu tout de même comme une nuisance par le patronat et, de plus en plus, par l’État.
Valeur : Mesure subjective d’une chose, d’une personne; dans un système capitaliste, on calcule la valeur d’une chose ou d’une personne en fonction de la richesse qu’elles peuvent rapporter à l’individu qui les possède ou les utilise.
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