Dans le contexte du Cadre national en matière de détention liée à l'immigration (CNMDI), le gouvernement à mis de côté 5 millions pour ce qu'il appelle les « alternatives aux détentions ». Après des années de grève de la faim par des migrantEs détenuEs dans les prisons provinciales en Ontario et une campagne de support massif du End Immigration Detention Network, le gouvernement répond enfin aux demandes populaires. En effet, les migrantEs demandaient de cesser leur détention à durée intéderminée. Alors que la plupart de l'argent investi dans le CNMDI sert à embellir les prisons, on pourrait penser que celui du programme d'"alternatives aux détentions" répond à cette préoccupation.
Mais c'est juste de la merde.
Le programme d'"alternatives aux détention" a été commencé à l'été 2018. En septembre 2018, les migrantEs détenuEs dans les prisons provinciales en Ontario retournent en grève de la faim. IlLEs protestaient contre le fait qu'ilLEs n'aient pas été consultéEs sur ces nouveaux changements. Le seul communiqué de presse pendant cette grève de la faim contenait une citation d'un avocat supportant les migrantEs disant: « que la meilleure alternative à la détention est de remettre les gens dans leur communauté, là où ilLEs peuvent se réintégrer sans surveillance intrusive ». Le gouvernement n'a jamais rencontré les migrantEs et la grève de la faim a éventuellement cessée.
Quelles sont les alternatives proposées par le gouvernement? Le gouvernement a introduit trois programmes principaux faisant partie des « alternatives aux détentions »: le premier est un programme de surveillance basé sur le téléphone cellulaire, le deuxième est une « Gestion communautaire de la supervision » par la société John Howard et le troisième est un bracelet de cheville.
Il peut sembler en surface que ces "alternatives aux détentions" sont un pas dans la bonne direction, une façon de réduire le nombre de personnes détenues dans les centres détentions et les prisons provinciales. Toutefois, pour nous, il semble que ces programmes soient une excuse pour étendre les systèmes de surveillance que le gouvernement utilise contre les migrantEs. Alors qu'avant, la seule solution était de détenir ou de libérer, il y a désormais plus d'options. Aucune qui ne remet en question la pertinence des frontières, qui ne donne accès au statut de citoyen à toutEs, ou qui ne s'éloigne d'un système basé sur le contrôle et la surveillance.
On a déjà vu ce phénoméne précédemment. Le système de prison fédéral comprend des « maisons de transitions », qui ont été mises en places pour les personnes qui sortent de prison et n'ont pas d'argent ou d'endroit pour vivre. Même si l'idée peut sembler humanitaire, les maisons ont été éventuellement cooptées par le système carcéral pour devenir une extension des peines. Plusieurs prisonnierREs sont maintenant condamnéEs à passer un an en « maison de transition » après leur sortie de prison. Les conditions dans les « maisons de transitions » sont devenues de plus en plus restrictives et le moindre écart à la règle suffit pour ramener la personne à la prison. Elles ne sont que de très petites carottes à la fin d'un gros bâton, qu'une façon de contrôler encore plus de personnes.
La Société John Howard, qui a reçu presque 5 millions pour implémenter le nouveau programme de « Gestion communautaire de la supervision » gère déjà plusieurs des maisons de transition et des programmes de libération conditionnelle du système carcéral. L'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) croit que la gestion de ces programmes qualifie la Société John Howard pour gérer les programmes pour migrantEs. Comme partie prenante de ces programmes, les migrantEs libéréEs peuvent être forcéEs d'aller à des rencontre d'Alcooliques Anonymes et retournent en détention s'ilLes manquent une rencontre.
Le programme de surveillance électrique n'est pas différent. Testé originalement pour faire partie du Programme de certificat de sécurité (qui implique l'emprisonnement de personnes non-citoyennes de façon indéterminées sans accusations) apparu après le 11 septembre 2001, les bracelets de cheville sont stigmatisants et envahissants. Plusieurs personnes ayant été soumises au système dans les années 2000s on demandé à être transférées en prison plutôt que de continuer à vivre avec les bracelets de cheville.
Le nouveau programme basé sur les téléphones cellulaires est aussi épeurant, utilisant des logiciels pour identifier la voix des personnes et enregistrer la localisation géographique de la personne qui appelle pour que, lors des appels de vérification, la personne et la voix puissent être vérifiées. De plus, cela permet à l'ASFC de retrouver les personnes à déporter.
Alors, que faire? S'opposer à la nouvelle prison et aux « alternatives »! Soulevons-nous pour une justice migratoire et opposons-nous aux frontières sous toutes ses formes. Défendons une société libre basées sur des relation plus harmonieuses à la Terre et aux autres.