Depuis de nombreuses années, on nous dit qu’il faut se serrer la ceinture, que le gouvernement doit sauver l’économie, qu’il faut rembourser la sacro-sainte dette et qu’il nous faut absolument prendre des mesures d’austérité. Durant ce temps, c’est dans nos conditions de vie qu’ils ont coupé. Alors que les grandes entreprises et les plus riches de notre société ne cessent d’augmenter leurs profits, nous, au bas de la pyramide sociale, on a de la difficulté à joindre les deux bouts. Nos loyers, nos paiements, les tarifs et le prix de la nourriture augmentent de plus en plus pendant que nos revenus stagnent, voire même régressent.
Les partis politiques se font la compétition pour savoir lequel coupera le plus dans les programmes sociaux ou en privatisera la plus grande partie. On nous dit qu’il faut baisser nos salaires et conditions de travail pour être compétitifs à l’international, que nous devons absolument exploiter nos ressources naturelles, quitte à détruire notre environnement, pour pouvoir créer de l’emploi parce que le secteur manufacturier est en train d’être délocalisé dans des pays où on paie la main-d’œuvre 2$ de l’heure. Pourtant, nous n’avons jamais demandé à ce qu’ils mettent en place une mondialisation capitaliste. Ces mesures, c’est eux qui les ont instaurées parce qu’ils voulaient s’en mettre plein les poches. Leur mondialisation, nous n’avons fait que la subir et ils nous demandent, pardon, ils exigent maintenant que nous payions en plus la facture de leur exploitation? Non Merci!
Les partis politiques se font la compétition pour savoir lequel coupera le plus dans les programmes sociaux ou en privatisera la plus grande partie.
Nous sommes à bout de souffle! Nous subissons de plein fouet leurs mesures d’austérité au fédéral : réforme de l’assurance-chômage, privatisation de la poste, de Radio-Canada, coupures dans les logements sociaux, les groupes environnementaux et les groupes de femmes. Nous subissons leurs coupures au provincial aussi : privatisation de la santé, hausse des frais de scolarité, hausse des tarifs d’électricité, coupures dans l’aide sociale. Nous subissons également la destruction de notre environnement pour en extraire la moindre ressource naturelle : Pipelines, Sables bitumineux, Lac-Mégantic, gaz de schiste etc. Nous voyons aussi qu’ils nous rient en pleine face avec leurs mesures pour favoriser l’emploi : le salaire minimum est moins élevé que le seuil de pauvreté alors qu’ils s’en mettent plein les poches, nous n’avons que 2 semaines de vacances par année alors qu’ils voyagent à l’année longue, nos loyers ne cessent d’augmenter alors qu’ils sont bien au chaud dans leur condo de luxe. Ils nous font travailler jusqu’à un âge de plus en plus avancé, alors qu’ils sont en mesure de prendre leur retraite avant 50 ans.
Ils ne se soucient pas une seule seconde de la population. Ils laissent les femmes autochtones disparaître sans même mener une enquête. Ils embourgeoisent nos quartiers alors que nous devons toujours nous éloigner pour pouvoir survivre. Pendant qu’ils fréquentent les cliniques privées, nous attendons des heures dans les salles d’attentes des hôpitaux qu’ils sous-financent. Pendant que leurs enfants vont dans les meilleurs collèges privés de la province, nos écoles en décrépitude se battent les unes contre les autres pour qu’ils leur accordent du financement. Ils tentent de nous diviser au sujet de la langue, de nous faire avaler leur colonialisme envers les Premières Nations, ainsi que les populations des pays exploités. Quand nous protestons, ils nous mettent en lock-out, ils durcissent la répression avec des règlements anti-manifestations, des lois spéciales et des injonctions. Ils essaient de nous faire croire que la situation dans laquelle nous nous trouvons est due aux sans-emplois, aux immigrants et immigrantes, voire même aux syndicats, alors que les vrais profiteurs du système, c’est eux : patrons, politiciens et autres bourgeois.
Le temps où nous étions divisé-e-s s’achève. Le 1er mai 2015 marquera le début de notre offensive. Parce que nous en avons assez subi, il est temps pour nous de s’unir, de se lever et de leur envoyer un coup de semonce. Car à partir de là, nous ne ferons plus un seul pas en arrière, ils se sont déjà trop enrichis en nous appauvrissant. Nous arrêterons de subir, nous progresserons, qu’ils le veuillent ou non. Nous sommes la base de la pyramide au-dessus de laquelle ils trônent, si nous décidons de bouger, c’est l’ensemble de leur royaume qui sera ébranlé.
Ce texte est un appel à la mobilisation. Si nous voulons que cette journée de grève soit un succès, nous devons dès maintenant commencer à en parler dans nos différents groupes, que ceux-ci soient syndicaux, étudiants, populaires ou affinitaires afin qu’ils prennent position et rejoignent le mouvement. Faisons en sorte que la grève de 2012 n’ait pas été vaine, mais au contraire ait servi de tremplin vers le 1er mai 2015. Faisons de cette journée la plus grande journée de grève, blocages et actions que le Canada ait connue depuis la grève générale de Winnipeg de 1919!
Si vous avez des questions ou voulez nous signifier l’appuie d’un groupe. Si vous avez besoin d’aide, avez des réflexions ou un commentaire : grevecontrelausterite@riseup.net
Le 1er mai 2015 je ne travaille pas, je n’achète pas, je ne chôme pas, je combats!
Un appel de la branche montréalaise du Syndicat industriel des travailleuses et des travailleurs (SITT-IWW)