Jamais dans l’histoire la concentration de la richesse n’avait atteint des sommets aussi révoltants : 62 riches crosseurs et exploiteurs possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la planète, c’est absolument révoltant ! Cela équivaut à dire qu’on a enlevé à des centaines de millions de personnes le droit de vivre dans la dignité; on les a juste condamnées à essayer de survivre …
On ne peut plus parler d’un fossé entre les riches et les pauvres, car c’est un véritable abîme qui s’est creusé, un précipice sans fond ! Pendant ce temps, ces 62 osties de crosseurs capitalistes se partagent 1760 milliards de dollars ! C’est tout simplement criminel. Et plus ils sont riches, plus ils deviennent puissants et dictent les règles du jeu du fonctionnement de ce système qui nous écrase, nous les petitEs travailleurs-euses, les sans-emploi, les sans-statut… les moins que rien à leurs yeux.
La CLAC a décidé d’entreprendre, en 2016-2017, une campagne de mobilisation contre la pauvreté et la précarité, parce que même si le problème est loin d’être nouveau, l’ampleur des injustices nous rappelle tous les jours la nécessité de se mobiliser pour ne pas être complices de ce système qui est un vrai désastre pour la grande majorité de la population et parce la vitesse à laquelle se creusent les inégalités entre les classes sociales dans les sociétés capitalistes est exponentielle.
Ici, au KKKanada colonial, on a notre pauvreté bien de chez nous. Les communautés autochtones à qui on a volé leurs territoires souffrent toujours des conséquences quotidiennes du génocide culturel auquel elles ont été soumises. Elles sont sur la première ligne de front de la pauvreté et de l’exclusion au pays.
Au Québec, on applique les politiques d’austérité et on coupe dans les services dans le but évident de les privatiser. Ces coupures affectent déjà les plus vulnérables : les personnes âgées, les enfants, les personnes handicapées et celles avec des déficiences intellectuelles ou vivant avec des problèmes de santé mentale, les femmes, sur qui repose trop souvent le fardeau de devenir des « aidantes naturelles » pour leurs proches face au manque de services publics et les personnes à l’aide sociale qu’on enfonce toujours plus dans la misère avec les nouvelles coupures inhumaines au chèque mensuel, qui auront pour effet de pousser nombre d’entre eux et elles vers la rue ou l'illégalité pour survivre.
Il faut dénoncer avec vigueur ces politiques dégueulasses et nous appuyons les efforts de mobilisation contre le programme d’austérité du gouvernement actuel, mais nous croyons profondément que c’est insuffisant et qu’il faut aussi se battre contre le système capitaliste, qui crée toute cette misère humaine. Pointer du doigt et viser ceux qui profitent de ce système en s’en mettant plein les poches, pendant qu’ils disent aux autres de se serrer la ceinture, est un pas essentiel dans cette direction.
C’est peut-être une évidence, mais pourtant on ne l’entend pas assez fort : nous sommes pauvres parce qu’ils sont riches et les crosseurs ont des noms et des adresses ! Ce sont nos politiciens qui dictent les politiques qui reproduisent les inégalités et qui protègent l’élite économique en lui permettant de nous voler et de rester en haut de la pyramide. Ce sont aussi les boss et membres des conseils d’administration des grandes entreprises qui font du lobby pour obtenir des subventions faramineuses sans garanties aucune pour leurs travailleurs-euses, pour s’assurer que ne soit pas augmenté le salaire minimum ou encore pour obtenir carte blanche pour leurs projets miniers et pétroliers afin de pouvoir continuer de s’approprier les richesses et territoires aux dépens des communautés autochtones et rurales, pendant qu’ils détruisent notre planète impunément en s’enrichissant.
Les crosseurs qui bénéficient du système capitaliste sont aussi les proprios de milliers de logements miteux ou promoteurs de condos luxueux, qui nous chassent de nos quartier en les transformant pour les yuppies. Les lois sont faites pour les protéger, comme elles sont faites pour protéger les millionnaires et leurs entreprises, qui font travailler à rabais les immigrantEs et nouvelles arrivantEs, les sans-statut et ceux-celles qui n’ont pas pu finir leur secondaire ou l’ont obtenu de peine et de misère et qui sont forcés à avoir recours aux agences de placement pour se trouver des jobs de merde leur permettant à peine de survivre. Pendant ce temps-là, les big boss font des millions de dollars de profits qu’ils envoient dans les paradis fiscaux avec la complicité totale et l’aveuglement volontaire des politiciens qui font semblant d’être outrés, mais qui font la même chose avec leur argent personnel.
Les lois sont faites par et pour les riches. La preuve, les six plus grandes banques canadiennes ont fait 35 milliards de profits en 2015, soit 95 millions par jour ! Rappelons qu’en 2011, le gouvernement du Québec, pourtant aujourd’hui tellement préoccupé par le déficit, a choisi d’abolir la taxe sur le capital des banques et institutions financières ! Pendant ce temps-là, on nous martèle à tous vents dans les médias le dogme de l’équilibre budgétaire… On nous prend vraiment pour des conNEs en essayant de nous faire croire qu’il n’y a pas d’argent et que de démanteler les services publics est un sacrifice nécessaire pour payer la dette. C’est cette même mascarade idéologique qu’on nous sert depuis les années 1990. Du gouvernement péquiste de Lucien Bouchard avec son déficit zéro en 1996, en passant par la réingénierie de Charest, jusqu’au programme d’austérité de Couillard, tous les partis au pouvoir ont mis en place ces mêmes politiques au service des intérêts de la classe dominante. En parallèle, ils ont fait des cadeaux aux plus riches et aux grandes entreprises en ne cessant de diminuer leur taux d’imposition depuis 15 ans.
Tous les partis font des politiques qui taxent la pauvreté et génèrent l’appauvrissement systématique des travailleurs-euses et des plus démuniEs. En 2013, le PQ faisait déjà des compressions de 19 millions à l’aide sociale. Le projet de loi 70 du gouvernement Couillard n’est que la poursuite de cette guerre aux pauvres, où l'on menace de couper le chèque de ceux et celles qui refuseront de participer à des programmes voués à les transformer en cheap labor pour les « besoins du marché ».
On serait peut-être supposéE se réjouir que le salaire minimum au Québec soit passé de 4,35$ en 1986 à 10,35$ en 2014; une augmentation de 240%. Mais durant cette période, le coût de la vie a augmenté de 760% ! Concrètement les travailleurs-euses se sont donc systématiquement appauvriEs. À Montréal, c’est actuellement 40% des travailleurs-euses qui vivotent au salaire minimum avec moins de 20 000$ par année. Ça veut dire que deux travailleurs-euses sur cinq vivent dans la pauvreté, malgré le fait qu’ils et elles passent leur journée à essayer de « gagner leur vie » ! Pendant ce temps, le prix des aliments monte en flèche, tout comme le prix des loyers et du transport …
Mais la misère, c’est la pauvreté plus la solitude. D’où l’importance de briser l’isolement des victimes directes de cette guerre aux pauvres, des personnes qui subissent au quotidien l’enfer de la pauvreté et les contre-coups du système capitaliste. D’où l’importance de briser notre isolement à touTEs et de lutter ensemble. Il faut arriver à transformer la guerre aux pauvres en guerre des classes !
Pour y arriver, nous croyons qu’il faut relever le défi de briser l’isolement de nos diverses luttes spécifiques et créer des réseaux de solidarité, d’entraide et de lutte pour reprendre du pouvoir sur nos vies et créer un rapport de force. Il faut aussi arrêter d’avoir peur de pointer le véritable responsable de notre misère, le système capitaliste, qui ne profite qu’aux élites politiques et économiques. Dans la conjoncture actuelle, nous avons un urgent besoin de lutter et de faire en sorte que les différents groupes qui prennent part aux mouvements sociaux montent de plusieurs tons les revendications et les moyens d’action.
Oui, nous devons nous battre pour éviter les reculs dans nos droits, dénoncer la fin de la solidarité sociale et revendiquer des gains concrets, mais il faut aussi passer à l’offensive et faire passer la peur dans l’autre camp ! Ça peut paraître prétentieux ou impossible à atteindre, mais ça ne veut pas nécessairement dire être des centaines de milliers de personnes prêtes à faire tomber le gouvernement dans les rues. C’est sûr qu’on aimerait ça… mais ça veut aussi dire relever le défi de ne pas se laisser absorber par l’extraordinaire machine capitaliste du quotidien qui nous aspire dans une spirale d’essoufflement et d’apathie– métro-boulot-dodo…
Ça veut aussi dire semer l’inquiétude dans les esprits de tous ces criminels à cravate, que nous serons là, toujours et partout sur leur chemin, devant les clubs privés et les grands hôtels où ils organisent leurs petites rencontres pour s’échanger des contrats autour de soupers à 200-300$ le couvert. On sera là, que ce soit pour leur barrer la route quand le nombre nous le permet, ou simplement pour leur crier des insultes au visage, faisons-leur bien comprendre qu’à 50 ou à 1000, on ne les laissera pas tranquilles !
Ça veut également dire relever le défi d’augmenter non seulement le nombre mais la combativité de nos mouvements et ne pas avoir peur de pointer du doigt, on le dira jamais assez, le système capitaliste et ses criminels à cravate ! L’austérité n’est que son nouveau visage ; arrêtons d’avoir peur des mots et de faire des détours : la mondialisation capitaliste, le néolibéralisme, les ajustements structurels, l’austérité… ne sont que le développement continu d’un système économique et politique ayant comme unique finalité de permettre que se perpétuent l’accumulation de profits et la concentration de la richesse.
Nous sommes pauvres parce qu’ils sont riches et nous avons raison de nous révolter. Faisons de 2017, une année de lutte combative des travailleurs-euses précaires et des sans-emploi contre l’establishment.
Vous aimeriez ajouter votre grain sel à notre campagne contre la pauvreté et la précarité ? On vous encourage à être créatifs et créatives et à partager avec nous ce que vous aimeriez organiser… Mettons nos idées et énergies en commun. Célébrons notre diversité et faisons-leur en voir de toutes les couleurs !