Depuis plus de vingt ans, les Zapatistes de la région du Chiapas luttent contre des forces paramilitaires organisées par l’État. Une de ces forces est l’ORCAO (Organización Regional de Cafeticultores de Ocosingo), une organisation originalement créée pour défendre les paysan·ne·s pauvres qui produisent du café, mais qui n’est plus désormais qu’un paravent pour l’État mexicain. Les conflits entre Zapatistes et l’ORCAO ne datent pas d’hier, et plusieurs Zapatistes ont été assassiné·e·s durant les dernières années. Cependant, ces attaques ont pris un tour plus important dans les derniers mois, avec l’assaut et l’incendie d’un point de vente et d’une école secondaire.
Pour plus d’informations: https://schoolsforchiapas.org/orcao-the-paramilitary-arm
Des nouvelles de Sheikh Jarrah
Au printemps 2021, la résistance palestinienne contre les évictions de familles de leurs maisons dans le quartier Sheikh Jarrah avait déclenché une vague d’appuis partout dans le monde. Les habitant·e·s palestinien·ne·s de ce quartier de Jérusalem-Est vivent une situation insoutenable depuis plus de dix ans, alors que plusieurs familles ont été évincées de leurs maisons. Ces évictions sont justifiés parce que leurs titres de propriété sont contestés par les Israéliens et que, sans surprise, les autorités colonisatrices ne penchent pas souvent en faveur des Palestinien·ne·s. Aussi, les familles restant dans le quartier doivent cohabiter avec des colons israéliens hostiles dans la maison d’à côté ou même dans une partie de leur propre maison.
Depuis, l’attention internationale s’est déplacée ailleurs, mais la lutte contre les évictions s’est poursuivie à Sheikh Jarrah et la répression israélienne a, comme toujours, été brutale. Le 1er mars, dans un revirement de situation, la Cour suprême israélienne a suspendu les évictions des familles de Sheikh Jarrah, jusqu’à ce que la propriété des terrains puisse être établie légalement, ce qui devrait prendre des années. Si ce répit est une bonne nouvelle pour ces familles, la stratégie israélienne de gruger constamment le maigre territoire laissé aux Palestinien·ne·s après la création de l’État israélien en 1948 et une autre phase de colonisation en 1967, se poursuit et la lutte n’est pas finie. Les alliés occidentaux d’Israël peuvent voir les effets dévastateurs de la colonisation sur les Palestinien·ne·s en direct à la télé, mais entre colons, on se protège.
Pour plus d’informations: https://www.aljazeera.com/news/2022/3/1/israeli-top-court-suspends-pales...
Un dépotoir illégal toléré par Québec
En 2014, le gouvernement du Québec a approuvé la construction d’un dépotoir de matériaux de construction dans le territoire kanien’kéha:ka de Kanehsatà:ke. Ce dépotoir a rapidement dépassé toutes les contraintes définies par Québec, notamment en terme de capacité et de type de déchets. Des analyses de l’eau démontrent la présence de BPC, un produit qui ne peut pas légalement être mis dans un dépotoir. Malgré la multiplication des infractions, le dépotoir est toujours en fonction. Malgré de multiples appels de la communauté kanien’kéha:ka, les gouvernements canadiens et québécois refusent toujours d’agir.
Pour plus d’informations: https://www.reconciliaction.org/
Le Nigéria est une construction de l’empire britannique, regroupant près de 370 peuples autochtones différents, parlant près de 500 langues différentes. Toutes ces ethnies se retrouvent dans la capitale, Lagos, ville la plus populeuse d’Afrique. La mégapole et ses environs regroupent près de 24 millions d’habitant·e·s, dont la majorité vivent dans des bidonvilles sur pilotis. Et avec la montée des eaux causées par les changements climatiques, ces pilotis sont de moins en moins capable de résister aux tempêtes. La raison est que Lagos est construite sur un ensemble d’îles basses sur le bord de la mer et est donc très vulnérable à la montée des eaux. Des quartiers plus riches se sont protégés des vagues de l’Atlantique en construisant des digues, mais ces digues ne font que repousser les vagues vers les quartiers plus pauvres Les moins fortuné·e·s iront rejoindre les 26 millions de personnes qui seront déplacées par année, selon les estimation du GIEC.
Pour plus d’informations: https://www.bbc.com/future/article/20210121-lagos-nigeria-how-africas-la...
Une nouvelle constitution pour le Chili?
Le Chili s’apprête à mettre en place une nouvelle constitution pour remplacer la constitution chilienne actuelle. La constitution actuelle a été promulguée en 1980 par Pinochet afin de se maintenir au pouvoir, et favorise clairement la droite. Cette réécriture de la constitution survient à la suite de grandes manifestations en 2019, qui dénonçaient entre autres le caractère anti-démocratique de celle-ci. Une assemblée constituante a donc été élue, avec 17 sièges sur 155 réservés aux personnes autochtones. Les 155 membres ont choisi la présidence de l’assemblée après deux tours d’élection, choisissant Elisa Loncón Antileo, une femme Mapuche.
L’assemblée s’est tenue une première fois en juillet 2021, et doit produire un projet de constitution entre mars et juin 2022. La présence d’autochtones dans l’assemblée et à sa présidence donne beaucoup d’espoirs que les autochtones du Chili soient reconnu·e·s, elleux qui sont complètement absent·e·s de la constitution de Pinochet. Cependant, la droite a déjà commencé à mobiliser contre la future constitution, même si elle n’est pas encore écrite. La droite risque en effet de perdre beaucoup de pouvoir si la constitution de Pinochet est abandonnée.
Pour plus d’informations: https://en.wikipedia.org/wiki/Constitutional_Convention_(Chile)